Fabio De Masi est pour l’instant isolé dans sa démarche. (Photo: fabio-de-masi.de / Louise Schmidt)

Fabio De Masi est pour l’instant isolé dans sa démarche. (Photo: fabio-de-masi.de / Louise Schmidt)

Depuis l’audition de Jean-Claude Juncker le 17 septembre devant la commission «taxe» du Parlement européen durant laquelle il avait évoqué en substance ne pas avoir connaissance de la page manquante du rapport Krecké – page portant sur les rulings au Luxembourg et leurs risques –, l’eurodéputé allemand Fabio De Masi est reparti en campagne.

À l’origine de la question qui a donné lieu à une réponse évasive de Jean-Claude Juncker au sujet de cette page, l’eurodéputé Die Linke a écrit ce lundi aux autres membres de la commission «taxe» pour tout faire en vue d’obtenir la page manquante.

M. De Masi rappelle à ses collègues qu’une nouvelle version in extenso du document finalisé en 1997 par Jeannot Krecké a bien été remise à Jean-Claude Juncker fin 2014, alors que ce dernier avait déclaré avoir perdu sa copie.

«Si vos pratiques fiscales correspondaient aux réglementations européennes, la publication de cette page demandée par la commission 'taxe' ne devrait pas représenter un problème», indiquait Fabio De Masi dans un courrier adressé à Jean-Claude Juncker jeudi dernier et dont Paperjam.lu a eu connaissance.

Ce lundi, le député demande que le président de la commission «taxe», l’eurodéputé français PPE (le même parti que Jean-Claude Juncker) Alain Lamassoure, fasse à son tour parvenir un courrier à Jean-Claude Juncker pour obtenir la page mystérieuse, partant du principe que celle-ci lui a bien été remise selon Jeannot Krecké.

Ce dernier, ainsi que notre collègue Véronique Poujol, devraient aussi être entendus par la commission, estime Fabio De Masi, qui demande une mise à jour voire un élargissement des prérogatives de la commission compte tenu des nouveaux éléments.

Le porte-parole de la Commission européenne sur le sujet, Margaritis Schinas, a indiqué: «Tout ce que le président avait à dire, il l’a dit lors de l’audience conjointe le 17 septembre devant la commission. Cette affaire date de 18 ans, c’est normal qu’à la veille de cette comparution, M. Juncker ait parlé avec l’auteur. L’auteur et le président ont dit exactement la même chose.»