Le forum des grands leaders du monde économique démarre ce mardi.  (Photo: World Economic Forum)

Le forum des grands leaders du monde économique démarre ce mardi.  (Photo: World Economic Forum)

Davos est devenu en trois décennies la grand-messe du monde économique. Les dirigeants de grandes multinationales s’y pressent, mais également chefs d’État, ONG ainsi que quelques artistes. Très médiatisée, la rencontre se veut à la fois très select, avec des invités et des membres triés sur le volet, mais aussi une publicité pour les intervenants.

L’aventure a démarré en 1971 en Suisse, sous l’impulsion d’un professeur d’économie, Klaus Schwab. Au départ, le forum se voulait être une rencontre pour des dirigeants d’entreprise en terrain neutre. Au fil des années, Davos est devenu le rendez-vous incontournable de quelque 1.000 membres dont la multinationale affiche un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards de dollars, avec des frais d’adhésion annuels de 34.000 euros, ainsi que 14.500 pour participer au forum.

Pour les partenaires industriels, la facture est de 200.000 euros, les partenaires dits stratégiques devront eux dépenser 400.000 euros.

Après une crise cardiaque, il faut changer son style de vie en profondeur.

Christos Koulovatianos, professeur d’économie à l’université de Luxembourg

Après les années moroses qui ont entouré la crise de 2008, les milieux économiques affichent désormais le sourire, mais on est encore loin du faste d’antan. L’ambiance post-crise devrait se faire sentir pour cette édition 2018: «Après une crise cardiaque, il faut changer son style de vie en profondeur, estime Christos Koulovatianos, professeur d’économie à l’université de Luxembourg. Le système bancaire est très malade, il y a beaucoup de choses à changer. Nous avons besoin de nouvelles règles, mais surtout d’une nouvelle vision pour être optimistes».

Le forum de Davos est une opportunité de donner un agenda commun pour plus de coopération entre les pays: «Airbus est un formidable exemple de coopération entre la France et l’Allemagne, c’est une solution gagnante pour tout le monde. Comment peut-on arriver à plus de coopération? C’est l’une des questions qui va être débattue lors de ce forum», explique l’économiste.

Ce dernier s’inquiète de la montée du populisme partout dans le monde occidental: «Les données que nous récoltons sont inquiétantes, d’autant que le grand public ignore de plus en plus les avis d’experts. Au moment de la chute de Berlin, tous les espoirs étaient permis, la pauvreté a reculé, les pays étaient ouverts. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et cette montée du populisme, qui m’inquiète beaucoup, en est le parfait exemple».