Les 16 à 18.000 employés du secteur de la construction qui sont couverts par le contrat collectif attendent son renouvellement depuis septembre 2016. (Photo: DR)

Les 16 à 18.000 employés du secteur de la construction qui sont couverts par le contrat collectif attendent son renouvellement depuis septembre 2016. (Photo: DR)

Trois réunions entre les partenaires sociaux depuis le lancement des négociations pour un nouveau contrat collectif dans le secteur de la construction n’auraient servi à rien, déplorent les représentants des syndicats OGBL et LCGB ce jeudi matin lors d’une conférence de presse commune.

Selon Jean-Paul Baudot, secrétaire syndical du LCGB, les patrons auraient fait savoir par courrier qu’ils refuseraient de poursuivre les négociations si les syndicats n’acceptent pas de «s’incliner».

D’une part, les syndicats appellent à la poursuite des négociations, mais d’autre part, si les patrons la refusaient, des premières «actions syndicales» auraient lieu dans les semaines et mois à venir, déclare le secrétaire syndical de l’OGBL, Jean-Luc de Matteis.

Silence radio pendant 10 mois

La patience des syndicats atteint ses limites, étant donné que le dernier contrat collectif de 2013 arrivait à échéance en septembre 2016 et que depuis – sauf des hausses de salaire négociées individuellement – le secteur n’aurait pas eu droit à une hausse de salaire.

Des hausses pourtant légitimes, selon les syndicats, car le secteur serait en pleine croissance, tout comme l’intensité de travail et le stress. Il faut bien que les gens bénéficient de leur part des gains de productivité, expliquait Jean-Luc de Matteis, qui rappelle aussi que le coût de travail unitaire au Luxembourg – comparé aux pays voisins – est le plus bas.

Le fait que le patronat a laissé passer 10 mois avant de répondre début 2017 à l’invitation des syndicats pour entamer les négociations prouverait, selon ces derniers, que les patrons jouent la montre.

Retranchement

Tandis que l’ancien contrat collectif prévoyait des hausses tarifaires de 1% pour 2013 et de 0,7% pour 2014 et 2015, ainsi qu’un complément de prime de 1%, l’OGBL et le LCGB demandent désormais une augmentation tarifaire de 1,5% pour les années 2018, 2019 et 2020 et rétroactivement pour 2016 et 2017. Ils demandent en parallèle des augmentations de salaire réelles.

En outre, ils rejettent la énième tentative du patronat de flexibiliser le temps de travail, à savoir travailler plus l’été et moins l’hiver. Contrairement aux employeurs, qui estiment que cette flexibilisation représenterait des économies tout en permettant aux employés de gagner plus, les syndicats estiment qu’une telle flexibilisation représenterait des pertes de salaire pour les employés.

Le point de départ est quasiment identique à celui de 2009, lorsque démarraient les négociations pour le dernier contrat collectif. Quatre années étaient nécessaires pour trouver un accord en 2013. Cette même année, les syndicats avaient revu leurs demandes tarifaires légèrement à la baisse et les patrons avaient enterré leurs demandes de flexibilisation.