Selon une étude du MIT, on comptera 50 milliards d’objets connectés en 2020, dont 45% seront en lien avec le secteur de la construction. (Photo: Nader Ghavami)

Selon une étude du MIT, on comptera 50 milliards d’objets connectés en 2020, dont 45% seront en lien avec le secteur de la construction. (Photo: Nader Ghavami)

15 ans est un jeune âge, mais pour le CDEC (Conseil pour le développement économique de la construction), il est sans aucun doute celui de la maturité. Et ce qui, en 2002, n’était que l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB), est devenu aujourd’hui un véritable groupe composé non seulement d’un pôle de formation, mais aussi de pôles ingénierie, recherche et innovation.

Son anniversaire, qui a été célébré mercredi en présence du Grand-Duc héritier, du Premier ministre Xavier Bettel et de la ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg, a été organisé sous le signe de l’avenir. Un avenir qui s’annonce complexe et plein de défis.

Réinventer la formation pour ceux qu’on appelait à l’époque des ouvriers.

Bruno Renders, directeur du CDEC

«Quand le bâtiment va, tout va», a lancé Xavier Bettel au parterre d’entrepreneurs présents, avant d’ajouter que la digitalisation allait révolutionner le secteur de la construction au même titre que le reste de l’économie. «Il s’agit d’une opportunité si vous savez la saisir, mais elle peut devenir un problème si vous préférez l’ignorer.»

Rien de quoi effrayer la CDEC, qui flirte depuis longtemps avec l’innovation et les nouvelles technologies. «En 2002, quand le Groupement des entrepreneurs et la Fédération des entreprises de construction et de génie civil décident de créer l’IFSB, c’est non seulement pour créer un pôle d’excellence, mais aussi pour réinventer la formation pour ceux qu’on appelait encore à l’époque des ouvriers», a rappelé Bruno Renders, le directeur du CDEC, dans son discours.

Rassembler construction et agriculture

L’année de la création de l’IFSB, 203 professionnels sont formés. 15 ans plus tard, ils sont au total 35.000 à être passés sur les bancs de l’institut. Face à ce succès, l’asbl CDEC est créée en 2008. Une structure qui va permettre de réunir sous une même appellation l’IFSB et le Cocert, mis sur pied un an plus tard et qui devient le pôle expertise d’ingénierie du groupe. En 2011, la CDEC décide de créer un pôle d’innovation, qui portera le nom de Neobuild. Enfin, l’Imsim, pour “immersive simulation”, est fondé en 2014 avec pour but d’intégrer la notion de digital dans le processus de construction.

Ces nombreuses réalisations sont celles des 15 dernières années. Et le CDEC veut garder son regard tourné vers l’avenir. Dans un monde en pleine mutation, l’organisation a donc désormais l’ambition de devancer les mutations profondes qui s’annoncent dans le secteur de la construction. Pour cela, elle a déjà établi une stratégie précise et n’a pas peur d’aller trop loin. «L’un de nos objectifs est de travailler sur l’urban farming ou l’agriculture urbaine. Pourquoi ne pas pour profiter de tout l’espace disponible sur nos toits pour produire des salades ou des tomates? Et pour cela réunir les professionnels de la construction et de l’agriculture pour effectuer une mutation des compétences», a détaillé Bruno Renders.

Les objets connectés sont également dans le viseur du CDEC, dont le directeur rappelle qu’une étude du MIT montre qu’en 2020, on en comptera 50 milliards, dont 45% seront en lien avec le secteur de la construction», a ajouté M. Renders.

Comme pour justifier ses ambitions, la CDEC a décidé d’organiser un salon dédié aux «chantiers du futur». Jusqu’à vendredi, une cinquantaine d’exposants luxembourgeois et étrangers viennent exposer leurs innovations. L’objectif est de montrer que le secteur de la construction est bien à la pointe des technologies. Et cela a pu se vérifier avec la démonstration d’un drone transportant des moellons pour construire un mur, une prouesse rendue possible grâce à un projet de recherche mené par l’Université catholique de Louvain en partenariat avec le MIT et l’IFSB.