Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxembourg, se montre satisfait des premiers résultats. (Photo: Lala La Photo)

Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxembourg, se montre satisfait des premiers résultats. (Photo: Lala La Photo)

Présente au Luxembourg depuis un peu plus de deux ans, la société d’assurances CNP Luxembourg a organisé ce mardi une réunion, afin de se présenter plus longuement et d’expliquer sa stratégie au niveau du pays.

Le nom n’est évidemment pas inconnu. Le groupe français CNP, sur lequel s’appuie la filiale luxembourgeoise, est le quinzième assureur mondial avec un total d’actifs sous gestion de 423 milliards d’euros, et le septième européen. Son actionnaire de référence n’est autre que l’État français via la Caisse des dépôts.

«De notre côté, nous sommes un acteur récent, mais nous avons déjà fait notre trou», observe Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxembourg. La progression de la collecte est effectivement parlante: de 179 millions pour l’année 2017 à 510 millions au 15 octobre pour cette année. «Nous pensons terminer l’année entre 600 et 700 millions d’euros», poursuit le responsable.

Nous pensons terminer l’année entre 600 et 700 millions d’euros.

Jean-Mary Castillon, directeur général de CNP Luxembourg

Concentrée exclusivement sur le secteur de l’assurance-vie, la filiale grand-ducale a d’abord concentré son approche commerciale en libre prestation de services sur le marché local et le marché hexagonal qu’elle connaît bien.

Mais dès 2019, elle élargira le spectre au marché belge, pour lequel les produits sont prêts à être lancés dès janvier 2019. Viendra ensuite le marché italien au printemps.

«Une de nos forces vient de notre petite structure et de notre agilité», observe monsieur Castillon. L’équipe ne comprend en effet qu’une douzaine de personnes actuellement, ce qui ne semble pas un problème vu que ses produits sont distribués par des partenaires bancaires ou courtiers.

Invité d’honneur de la réunion, Nasir Zubairi, le CEO de la Lhoft, a insisté auprès d’un panel constitué de responsables du monde financier sur l’importance de voir plus loin que la gestion quotidienne. Un travers, selon lui, du secteur des services financiers.

«Le monde bouge à un rythme jamais connu», pointe-t-il. «Bientôt, les voitures seront autonomes, les gens vivront nettement plus longtemps et les imprimantes 3D permettront de reproduire des organes humains ou des repas.»

Les géants technologiques d’aujourd’hui sont des sociétés qui ont eu une vision claire du futur.

Nasir Zubairi, CEO de la Lhoft

Et tout cela aura évidemment un impact sur le monde de l’assurance. «Ce sont des sujets qui méritent réflexion», insiste-t-il. «Les géants technologiques d’aujourd’hui sont des sociétés qui ont eu une vision claire du futur. Dans les services financiers, vous regardez encore trop souvent le passé et le présent.»

Enfin, il leur a aussi conseillé de mieux prendre en compte la mine d’or des données dont ils disposent et qui doit leur permettre de mieux prédire le comportement de leurs clients. «Les données seront la prochaine monnaie d’échange», prédit le CEO de la Lhoft, jugeant qu’à ce niveau aussi, beaucoup de travail reste à faire. Dans le cadre réglementaire tel qu’il existe.