Le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, estime que 2016 sera encore une année difficile. (Photo: David Laurent / archives)

Le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, estime que 2016 sera encore une année difficile. (Photo: David Laurent / archives)

ArcelorMittal avait laissé entendre à plusieurs reprises que l’année 2015 était difficile. Ses résultats annuels publiés ce matin confirment ces prévisions. Le leader mondial de l’acier a annoncé une perte nette de 7,9 milliards de dollars. En 2014, elle avait été de 1,1 milliard de dollars.

Le groupe explique cette chute vertigineuse par des dépréciations d’actifs, principalement miniers, à hauteur de 4,8 milliards de dollars et 1,4 milliard de charges exceptionnelles liées principalement à la dépréciation des stocks suite à la chute des prix internationaux de l’acier.

La faute au minerai

Le chiffre total des ventes s’établit à 63,6 milliards de dollars, en recul de 19,8% sur un an. Le groupe sidérurgique l’explique par la forte contraction des prix de vente de l’acier (-19,7%) et du minerai de fer (-43%).

En Europe, les ventes du quatrième trimestre ont décliné de 7,8% à 7,1 milliards d’euros avec des prix en baisse de 7,4%.

«2015 a été une année très difficile pour les industries de l’acier et les activités minières, reconnaît le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, dans un communiqué. Et 2016 devrait en être une autre.»

Une année très difficile pour les industries de l'acier et les activités minières.

Lakshmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal

Cet écroulement des prix, le patron d’ArcelorMittal l’explique surtout par la situation du marché chinois, que le groupe compare souvent à la situation que cette industrie a connue en Europe dans les années 1970-80. De nouvelles unités n’ont pas cessé de voir le jour alors que la consommation ralentissait. Pour s’en sortir, les groupes chinois ont donc poussé leur production à l’exportation avec des prix cassés qui ont fait chuter les prix globaux.

«La Chine doit restructurer son industrie dans le contexte d’une économie en croissance moins soutenue, poursuit le PDG d’ArcelorMittal, mais des informations concernant la fermeture de certaines capacités nous semblent encourageantes.»

Face à une situation mondiale dégradée, le géant de l’acier prend aussi des mesures fortes. Pour réduire son endettement – 15,7 milliards de dollars fin 2015 –, ce qui reste une de ses grandes priorités, il entend procéder à une augmentation de capital de 3 milliards de dollars.

«Action 2020»

Le groupe va aussi céder sa participation de 35% détenue dans l’équipementier automobile espagnol Gestamp à la famille Riberas, actionnaire majoritaire. Une opération qui lui permettra de récupérer 875 millions d’euros. La dette devrait ainsi glisser vers les 12 milliards.

Le groupe annonce aussi un plan «Action 2020» qui vise un retour à un ebitda de plus de 85 dollars la tonne, même sans remontée des prix de l’acier et du minerai. Ce plan vise donc une amélioration structurelle de l’ebitda d’environ 3 milliards de dollars.