Une bonne coopération entre voisins: ArcelorMittal assurera bientôt 70% des besoins de chaleur de la cité universitaire de Belval. (Photo: ArcelorMittal)

Une bonne coopération entre voisins: ArcelorMittal assurera bientôt 70% des besoins de chaleur de la cité universitaire de Belval. (Photo: ArcelorMittal)

Basée à un jet de pierre du site de Belval, l’unité de production de palplanches d’ArcelorMittal contribuera dans quelques mois à l’alimentation du réseau de chaleur de la nouvelle cité universitaire.

L’entreprise sidérurgique concrétise actuellement un projet de récupération de la chaleur produite par l’opération de fonte du métal avec le réseau Sudcal, qui a développé un réseau de chaleur d’une vingtaine de kilomètres dans Belval.

L’idée est simple: il s’agit d’installer un récupérateur de chaleur entre le four et les cheminées et de la mettre en contact indirect avec le circuit d’eau via un échangeur. À l’entrée, la chaleur des fumées est de 450 degrés.

Une économie d’énergie substantielle

Selon les calculs établis par Sudcal et ArcelorMittal, cette réalisation permettra à Sudcal d’économiser 18.000MWh d’énergie par an, soit la consommation de 4.000 ménages selon les normes d’habitations actuelles. Traduit en éoliennes, il équivaut à la production annuelle de 9 «moulins» de 2MW.

Ce système, qui devrait être opérationnel au milieu de cette année, permettra aussi à Sudcal d’éviter le rejet de 5.000 tonnes de CO2 par an, qui correspond à 1,6 million de litres de mazout.

Pour le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, «ce projet s’inscrit dans les conclusions de l’étude Rifkin et est un exemple type d’approvisionnement durable en énergie». Rappelons au passage que le réseau Sudcal appartient à l’État luxembourgeois à hauteur de 99,99% – les villes d’Esch-sur-Alzette et de Sanem disposent chacune d’une action.

Mais l’investissement, à hauteur de deux millions d’euros, a en fait été consenti par la société DKEL, filiale luxembourgeoise de Dalkia, la branche de services énergétiques d’EDF, qui agit en tant que prestataire de services dans le cadre d’un accord de tiers investisseur. Le contrat est signé sur dix ans avec possibilité de prolongation.

Nous estimons de notre responsabilité sociétale de participer à ce genre de projet.

Roland Bastian, head of country ArcelorMittal Luxembourg

«De notre côté, nous n’avons aucun intérêt financier dans ce projet, nous ne gagnons ni ne perdons rien», explique Roland Bastian, head of country ArcelorMittal Luxembourg et CEO du site de Belval. «Nous estimons simplement de notre responsabilité sociétale de participer à ce genre de projet.»

Quant au ministre de l’Économie, il espère que «ce projet sera un exemple pour en développer d’autres à l’avenir». Il montre en effet que tout n’a pas encore été réalisé en matière d’économies d’énergie.