Paperjam.lu

 

Le tout récent vote de la loi transposant les directives européennes en matière de fonds d'investissement est, évidemment, de nature à renforcer l'optimisme de Guy Legrand, qui se base aussi sur la plutôt bonne résistance du secteur dans une année 2002 particulièrement tourmentée sur les marchés financiers.

Ainsi, selon les derniers chiffres disponibles, ceux de novembre, le montant des actifs gérés au Luxembourg s'élevait à 878 milliards d'Euro, ce qui ne représente qu'un repli de 5,4% par rapport à la situation fin décembre 2001. Evidemment, on reste assez loin du niveau record de 967 milliards atteint fin mars, mais par rapport au niveau plancher de 835 milliards enregistré fin septembre, le redressement est perceptible.

"Ces chiffres ne signifient pas que la place de Luxembourg a perdu de son attrait auprès des promoteurs internationaux et auprès des investisseurs" a tenu à préciser M. Legrand, rappelant que durant les onze premiers mois de l'année, près de 60 milliards d'argent frais ont été injectés dans les fonds domiciliés à Luxembourg et que, dans la même période, le nombre de fonds et de sous-fonds existants est passé de 7.519 à 7.794 (+3,7%). "Cela démontre que les promoteurs continuent à considérer la place de Luxembourg comme un lieu de domicile idéal pour leurs fonds internationaux" a pu constater le président de l'ALFI.

L'activité des fonds reste majeure à Luxembourg, et l'implication de l'ensemble des acteurs de la place financière, tant les spécialistes de l'industrie que les autorités de contrôle, législatives et gouvernementales, conforte Guy Legrand dans cette opinion. "C'est un signe fort du dynamisme et de l'intérêt de notre activité". Une activité qui devrait encore évoluer avec, d'une part, la nouvelle circulaire émise par la CSSF fixant le code légal pour l'établissement des hedge funds (les fonds dits "alternatifs", offrant un plus large panel de stratégies d'investissement que les fonds "traditionnels" et, surtout, grandement autonomes des performances des marchés boursiers) à Luxembourg, et, d'autre part, la prochaine loi attendue sur les fonds de venture capital et de private equity, qui élargira la gamme de produits offerts par les promoteurs aux institutionnels et aux investisseurs qualifiés.

"Si nous tenons compte de la résistance de notre industrie dans des marchés boursiers déprimés et des efforts et initiatives pris pour faire du Luxembourg 'le' centre international pour les fonds d'investissement, nous pouvons considérer 2003 et les années suivantes avec un certain optimisme" a conclu M. Legrand.

Cette année 2003, l'actuel président de l'ALFI ne la vivra peut-être pas pleinement dans ses fonctions actuelles, puisque son mandat expire à l'occasion de la prochaine assemblée générale prévue à la fin du mois de mai. Si les nouveaux statuts instaurés en juin 2000 lui permettent de briguer un second mandat (ce qui n'était pas le cas de ses prédécesseurs, dont la présidence avait été bridée à 3 ans, non renouvelables), il n'a pas encore arrêté sa décision de se présenter à sa propre succession.