Le stationnement réservé, avec borne de recharge publique, pourra aussi être gratuit si les communes le souhaitent. ( Photo : Charles Caratini / archives )

Le stationnement réservé, avec borne de recharge publique, pourra aussi être gratuit si les communes le souhaitent. ( Photo : Charles Caratini / archives )

Il y a voiture et voiture électrique. Dans la mobilité qui doit s’améliorer, cette dernière a un rôle à jouer, au moins d’un point de vue impact environnemental à défaut de rendre la circulation plus fluide. Et la politique intègre bel et bien cette «électro-mobilité» dans ses plans. En réponse au député Gusty Graas (DP), François Bausch a fait le point sur les mesures prévues par le gouvernement pour promouvoir cette utilisation de voitures vertes.

Comme la priorité du gouvernement en matière de mobilité est donnée au renforcement des transports en commun, les véhicules électriques ne pourront pas emprunter les voies prioritaires laissées aux autobus (comme le suggérait dans sa question le député libéral). «L'exclusivité des couloirs bus au transport public pour garantir la fluidité du trafic est primordiale et donc la permission des couloirs bus pour les voitures électriques n'est pas envisagée. Seules des raisons de sécurité justifient que cette exclusivité puisse être élargie, par exemple pour les voitures de police, les ambulances ou les sapeurs-pompiers», souligne le ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Modification du code de la route

En revanche, la stratégie entend laisser davantage de place, au sens propre, pour les véhicules électriques qui, outre les besoins de stationnement semblables à ceux d'une voiture «normale», ont aussi des impératifs de recharge. Et qui mériteraient d’être encouragés. Ainsi, la mise en place systématique de parkings pour véhicules électriques est en bonne voie. Le groupe de travail «modifications du code de la route» de la commission de circulation a approuvé une proposition de texte élaborée par les services de l’État, visant à réserver des emplacements de stationnement «pour certains véhicules dont l'utilisation s'inscrit dans une politique de mobilité durable». Comme des véhicules électriques raccordés aux points de recharges publics.

Il est prévu que l'adaptation du code de la route soit soumise, en décembre prochain, à l'approbation du conseil de gouvernement. Mais réserver un emplacement ne signifie pas garantir la gratuité. «La gestion des emplacements de stationnement, en termes de tarification et limitation de durée de stationnement, reste toujours dans le champ de compétence des communes», rappelle le ministre François Bausch.

Se brancher sur le réseau public

La démarche globale s’appuie toujours sur une étude technico-économique pour la promotion nationale de l'électro-mobilité, menée avec l'ensemble des parties concernées et présentée en mars 2012 déjà. Le gouvernement actuel a défini une stratégie qui prévoit notamment «le déploiement d'une infrastructure nationale unique de 800 bornes de charge publiques», qui seront installées sur des parkings relais, le long de la voirie ou dans des parkings publics.

En outre, la loi sur le marché électrique a été adaptée «de façon à ce que les gestionnaires de réseau de distribution soient responsables pour la mise en place de cette infrastructure» et que les coûts engendrés soient «financés par le tarif d'utilisation basse tension», précise M. Bausch.

Projets pilotes

L'avant-projet de règlement grand-ducal définissant les modalités de mise en oeuvre du projet est en cours de finalisation. Mais les grands principes ont déjà été présentés aux parties prenantes ainsi qu'aux représentants des communes.

À noter que des projets pilotes sont en chantier, avec l’appui des services étatiques, au niveau de la Nordstad, des zones d'activités de la Ville de Luxembourg voire à l’échelle de projets de mobilité dans le cadre de la Grande Région.