Entre Marco Houwen (président de Lu-Cix asbl) et Pierre Goerens (ministère d’État), le CEO de Lu-Cix, Claude Demuth, explique comment le trafic internet luxembourgeois a doublé en deux ans. (Photo: Nader Ghavami/Archives) 

Entre Marco Houwen (président de Lu-Cix asbl) et Pierre Goerens (ministère d’État), le CEO de Lu-Cix, Claude Demuth, explique comment le trafic internet luxembourgeois a doublé en deux ans. (Photo: Nader Ghavami/Archives) 

Le Lu-Cix célébrera, ce mardi soir, son 10e anniversaire, en présence du Premier ministre Xavier Bettel. Dix ans après, son CEO, Claude Demuth, l’assure: cette idée est un succès.

«Autrefois» confiée à Restena, la gestion du trafic internet est devenue une des vitrines du savoir-faire luxembourgeois en matière d’ICT. Le Lu-Cix, point d’échange internet luxembourgeois, est une infrastructure physique permettant aux différents fournisseurs d’accès à internet d’échanger du trafic internet entre leurs réseaux de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels, dits de «peering».

Ce mardi soir, au centre thermal de Mondorf-les-Bains, 230 personnes seront réunies pour célébrer ce 10e anniversaire. Un événement tout en simplicité avec les deux discours des deux présidents, pour le groupement d’intérêt économique, et pour l’asbl. Puis celui du Premier ministre, , qui est toujours venu honorer Lu-Cix.

Claude Demuth, quel regard portez-vous, en tant que CEO de Lu-Cix, sur les dix ans du nœud d’échanges luxembourgeois?

. – «Il faut se souvenir des débuts. Le nœud d’échanges existait déjà, géré par Restena. L’idée était de développer sa visibilité et son ampleur pour en faire une vitrine. Ce qu’on dit moins, c’est qu’il y avait aussi un deuxième objectif: conserver le plus possible de trafic au Luxembourg, pour le rendre plus sécurisé.

Dix ans après, quel est le bilan?

«Une très grande partie du trafic reste au Luxembourg. Si on compte le trafic généré par Youtube, Netflix et Facebook, 80 à 85% restent chez nous. En deux ans, le trafic a doublé. Nous constatons des pics le dimanche soir, surtout à cause des trois Américains. Netflix, Youtube et Facebook dopent le trafic. Cela atteint les 180Gbits par seconde. En termes de membres, nous sommes restés stables, ce qui correspond à la taille du pays. Ça n’a pas l’air positif, mais d’autres nœuds d’échanges, petits ou moyens, sont devenus plus petits. Nous avons réussi à installer notre savoir-faire au service de nos 69 membres et 80 réseaux associés.

Est-ce que les différentes stratégies du gouvernement, comme l’intelligence artificielle ou le «high-performance computing» (HPC), changent quelque chose dans le dimensionnement de l’infrastructure?

«C’est encore un peu tôt pour le dire. Au sujet du HPC, nous avons commencé à discuter pour lui donner l’accès au réseau national. Je ne peux rien garantir encore. Pour le reste, non. Nous sommes sur une niche, l’échange de trafic internet, et nous sommes le numéro 1 du secteur pour les télécoms et l’internet. Nous n’allons pas bouger de cette activité.»