Marion Thill (ici à droite), aux côtés de Luc Olinger, président de la Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild, et Alexa Ballmann, vice-présidente. (Photo: Eta Carinae Photography)

Marion Thill (ici à droite), aux côtés de Luc Olinger, président de la Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild, et Alexa Ballmann, vice-présidente. (Photo: Eta Carinae Photography)

Ce week-end a lieu la 22e édition de la Vianden Tattoo Convention. L’occasion de faire le point avec Marion Thill, vice-président de la Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild, sur le secteur du tatouage qui tend à se professionnaliser au Luxembourg.

«Nous étions auparavant trois fédérations distinctes et, depuis l’année dernière, nous sommes regroupés dans une seule confédération et cela nous permet des simplifications au niveau administratif, mais aussi d’avoir des retours d’expériences de nos confrères», explique Marion Thill, vice-président de la Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild, et ancien président de la fédération du tatouage au Luxembourg.

Le secteur du tatouage est depuis plusieurs années plébiscité par les Luxembourgeois. Selon un sondage TNS Ilres de 2016, près d’un quart des résidents luxembourgeois auraient un tatouage. «Nous comptons aujourd’hui environ 50 salons de tatouage dans le pays, dont 27 sont fédérés au sein de la Confédération», ajoute Marion Thill.

Pas de formation spécifique

Preuve du plébiscite du tatouage, cinq conventions sont organisées chaque année. La prochaine en date est la 22e édition de la Vianden Tattoo Convention, qui a lieu ce week-end.

La différence aujourd’hui entre les trois métiers de cette confédération, c’est que ceux de la coiffure et des soins esthétiques ont chacun dans leur domaine une formation qui est certifiée. Ce qui n’est pas le cas du métier de tatoueur.

«Nous voulons devenir un métier agréé et professionnel», confirme celui qui est également à la tête du salon World Domination Corporation à Luxembourg depuis 25 ans. «Nous sommes désormais dans la liste de métiers de la catégorie B du gouvernement, ce qui signifie que l’on peut obtenir une autorisation d’ouverture en ayant soit trois ans d’expérience professionnelle, soit une formation technique.»

Une première formation en hygiène

Mais la Confédération, qui recense au total plus de 260 entreprises du pays, veut aller plus loin. «Nous avons une nouvelle réunion le 10 octobre prochain avec le centre de compétences afin d’agréer une formation accélérée de 120 heures sur l’hygiène.»

«Notre prochain objectif est d’agréer une formation spécifique de 120 heures également pour les tatoueurs avec un examen en fin de formation, car il n’existe aujourd’hui aucun institut professionnalisant au Luxembourg», précise Marion Thill.

Le tatouage, pas qu’un effet de mode

La Confédération Hair Beauty and Tattoo Guild s’inspire ainsi des pays voisins, notamment l’Autriche, qui propose une formation de 240 heures avec un examen pratique à l’issue. «Nous n’irons peut-être pas aussi loin, mais nous voulons que notre métier soit réalisé de la bonne manière.»

Marion Thill estime que certains tatoueurs nuisent à l’image du métier. «Tout effet de mode a ses pour et ses contre. Le tatouage est partout aujourd’hui, tous les sportifs en ont, et certaines personnes le portent comme un accessoire, alors qu’il y a quelques années, le tatouage avait majoritairement une signification.»

La peau comme un canevas

Mais le tatoueur voit aussi d’un bon œil une autre évolution de son métier. «Les tatoueurs sont de plus en plus considérés comme des artistes, qui utilisent la peau comme un véritable canevas, et ça c’est très positif. Pour être tatoueur, il faut bien sûr maîtriser la technique, mais il faut aussi un talent artistique, qui est souvent inné.»

La Vianden Tattoo Convention a lieu les 7 et 8 septembre. Le billet à la journée est à 10 euros, et le week-end à 15 euros. Plus d’informations . Une cinquantaine de tatoueurs sont attendus.