Les personnes travaillant sans autorisation légale, essentiellement dans la restauration et la construction, sont particulièrement vulnérables face aux conséquences économiques des mesures prises pour endiguer l’épidémie de coronavirus. (Photo: Shutterstock)

Les personnes travaillant sans autorisation légale, essentiellement dans la restauration et la construction, sont particulièrement vulnérables face aux conséquences économiques des mesures prises pour endiguer l’épidémie de coronavirus. (Photo: Shutterstock)

L’Asti alerte sur la situation de vulnérabilité des travailleurs précaires face aux conséquences économiques négatives des mesures prises pour endiguer la pandémie de coronavirus, et réclame du gouvernement des mesures exceptionnelles pour les soutenir.

Intérimaires, locataires de chambres dans les cafés et restaurants, travailleurs sans autorisation légale: l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) alerte sur la vulnérabilité des travailleurs les plus précaires face aux conséquences économiques négatives générées par les mesures prises pour endiguer le Covid-19.

L’Asti rappelle que, selon le dernier rapport de l’IGSS sur l’emploi, sur les près de 10.000 travailleurs intérimaires – une population qui s’accroît d’année en année –, plus de 2.500 sont des résidents. Or, ceux-ci «constituent un des groupes les plus exposés aux conséquences économiques négatives générées par la situation actuelle», estime l’Asti, «leur occupation étant intimement liée à l’activité économique des entreprises».

Un autre groupe précaire est celui des locataires de chambres dans les cafés et restaurants, constitué essentiellement de migrants. «Faute d’une politique d’accueil en accord avec le modèle de croissance au Luxembourg, ces travailleurs sont obligés de se loger dans des conditions précaires», assure l’Asti. «En groupes de 10 à 20 personnes par ‘café’, ces femmes et hommes sont désormais contraints de se partager un espace très étroit, dans des chambres de moins d’une dizaine de mètres carrés», décrit l’Asti. En se partageant les toilettes, et bien souvent sans accès à une cuisine.

Impossible de rejoindre leur pays d’origine

Un autre groupe frappé de plein fouet par la crise est celui des personnes travaillant sans autorisation légale, essentiellement dans la restauration et la construction. Elles «sont sans ressources et ne bénéficient d’aucun filet de protection sociale», s’inquiète l’Asti.

Ces travailleurs précaires sont en outre souvent isolés, seuls et sans famille. Et sans possibilité, compte tenu de la fermeture de nombreuses frontières, de rejoindre leur pays d’origine.

Pour soutenir ces personnes vulnérables, l’Asti réclame du gouvernement des mesures exceptionnelles:

• Considérer les locataires d’un même café comme un ménage, ce qui leur «permettrait de fréquenter les espaces en commun des bâtiments et de diminuer l’impact psychologique du confinement»;

• À défaut d’accès à une cuisine, leur trouver «une solution compatible avec leurs faibles revenus»;

• Attribuer aux résidents qui ont travaillé au Luxembourg les six mois précédant l’état de crise «un accès au Revis comme garantie minimale de survie en cas de chômage après la crise».