Pour piloter le HPC, les futurs experts ont besoin de compétences particulières, qu’un nouveau programme en gestation à l’Université du Luxembourg délivrera à partir de la rentrée 2023. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Pour piloter le HPC, les futurs experts ont besoin de compétences particulières, qu’un nouveau programme en gestation à l’Université du Luxembourg délivrera à partir de la rentrée 2023. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Une quarantaine d’étudiants de haut niveau essuieront les plâtres d’un manque: la formation en High Performance Computing, connue depuis longtemps, et qui ne fait pas encore l’objet d’un consensus sur les compétences à avoir. Et l’an prochain, l’Université du Luxembourg aura le premier master en HPC.

Avoir acheté la dernière Ferrari Aperta ne fait pas de son propriétaire un conducteur capable de maîtriser les 963 ch de son bolide. Le HPC, c’est pareil. Là où un ordinateur portable individuel coûte généralement autour de 1.000 euros, Meluxina vaut une trentaine de millions d’euros. Mieux vaut avoir un «conducteur» capable d’utiliser la machine achetée à Atos pour exploiter son potentiel maximum.

C’est là que  fait particulièrement du sens. Le gouvernement y mettra 1,8 million d’euros sur trois ans et, officiellement, il a déjà commencé début octobre. 

Officiellement, parce qu’en réalité, les universités européennes ne se sont pas encore entendues sur les matières qu’il faudrait enseigner aux étudiants – des informaticiens, des scientifiques – bien que l’on connaisse les ordinateurs à haute performance depuis un moment. Une cinquantaine d’universités européennes, dont l’Uni, dans 21 États membres, a un peu moins d’un an pour se mettre d’accord.

40 à 50 étudiants à l’Uni en 2024-2025

À partir de ce choix et d’une autre spécificité européenne, les étudiants de la promotion 2023-2024 pourront enfin se lancer dans ce cursus aux avant-postes de la révolution technologique. L’autre spécificité, comme l’explique Pascal Bouvry, spécialiste de ses sujets à l’Université du Luxembourg depuis sa création il y a 20 ans, est que «les États qui participent à l’initiative européenne ont choisi de spécialiser chacun sur un aspect des problématiques, les nouveaux processeurs pour l’Espagne, l’ingénierie pour l’Allemagne ou l’intelligence artificielle pour le Luxembourg». Il faudra donc que le socle de compétences enseignées donne au marché les experts qu’il attend.

De 50 cette année, les étudiants passeront à 100 pour la première année officielle et ensuite à une quarantaine, pour l’Université du Luxembourg. Un chiffre relativement faible au regard des attentes, puisque M. Bouvry les estime en milliers. Mais un premier pas appelé à évoluer dans le temps.

Ce gros ordinateur qu’est le HPC permet d’effectuer des dizaines de millions de calculs en même temps et a de nombreux débouchés dans la médecine, dans la conception industrielle, dans la modélisation, etc.

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