John Parkhouse, le CEO de PwC Luxembourg, croit toujours aux besoins de nouveaux talents. (Photo: Mike Zenari/Archives Paperjam)

John Parkhouse, le CEO de PwC Luxembourg, croit toujours aux besoins de nouveaux talents. (Photo: Mike Zenari/Archives Paperjam)

Au cours de l’exercice 2018-2019, PwC Luxembourg a vu la croissance de son activité ralentir. La division Fiscalité a notamment subi un changement de législation en Allemagne. Mais l’entité compte quand même atteindre les 3.000 employés en janvier 2020.

Après  du chiffre d’affaires (8% pour 2016-2017 et 10,2% pour 2017-2018), PwC Luxembourg a ralenti l’allure en 2019 (résultats au 30 juin). Il affiche une croissance de 4,21% pour un chiffre d’affaires de 464,4 millions d’euros. Ses dirigeants ont présenté les résultats annuels pour l’année fiscale 2018-2019 ce lundi matin.

La répartition selon les trois grands secteurs d’activité montre que c’est au sein de l’activité fiscalité qu’un problème s’est posé. Le département a enregistré une baisse de 2% du chiffre d’affaires.

Gerard Cops, tax leader, l’explique par la suppression par l’Allemagne de l’obligation d’un rapport sur les fonds communs de placement. «Parmi les Big 4, c’est nous qui avions le plus de travail à ce niveau. Nous avons donc été fortement impactés.» Mis à part cet événement, le département Fiscalité profite toujours des transformations du paysage fiscal international qui ont rendu le secteur plus complexe.

Nouveaux besoins, nouveaux domaines

Les segments audit et conseils ont par contre poursuivi leur progression avec des hausses respectives de 8% et 5%. «Nous avons connu une excellente année dans l’audit», confirme Marie-Elisa Roussel, assurance leader.

Elle observe d’importantes progressions dans les fonds alternatifs (private equity et real estate). Mais la hausse de l’activité est aussi liée aux nouvelles exigences de substance au Luxembourg dans le cadre des règles Beps et des effets du Brexit.

Le département Conseils a également terminé l’exercice en croissance alors que, l’année dernière, il avait déjà connu une performance de +20%. Le segment a lui aussi bénéficié des importants changements réglementaires et de la révolution technologique qui se met en place.

«Nous avons observé des demandes d’aide de nos clients dans de nombreux domaines tels que la cybersécurité, la soutenabilité, les fonds alternatifs et le traitement des données», note François Génaux, advisory leader.

Il pointe aussi de nouvelles activités qui demandent de plus en plus de conseils, par exemple le secteur de l’espace. «Les entreprises de l’espace sont de plus en plus nombreuses. Dans leur phase d’installation, elles ont besoin de conseils pour leur organisation comme pour le choix des talents», poursuit le responsable.

La croissance de notre personnel devrait être moins forte au cours des prochaines années, la technologie transformant notre activité.
John Parkhouse

John ParkhouseCEOPwC Luxembourg

En interne, l’objectif pour les prochaines années est d’assurer une formation adéquate à l’ensemble du personnel pour le maintenir à niveau alors que la technologie évolue à toute vitesse. Au niveau mondial, PwC entend dépenser 3 milliards d’euros en quatre ans pour former ses 275.000 employés.

Aucun chiffre actuellement sur ce que coûtera ce programme pour les 2.764 employés actuels au Luxembourg. «Nous ne l’avons pas encore calculé», précise , CEO. Mais il se dit confiant que la plupart des employés sont aptes à digérer ces évolutions.

Alors que  depuis deux ans, la firme parle désormais d’atteindre la barre des 3.000 employés en janvier 2020. «La croissance de notre personnel devrait être moins forte au cours des prochaines années, la technologie transformant notre activité», commente John Parkhouse. «Mais nous avons toujours besoin de gens compétents et nous continuons donc à recruter.»

Enfin, début 2020, pour pousser les capacités du Luxembourg dans le domaine de l’intelligence artificielle, PwC Luxembourg ouvrira un European Open AI Lab. En collaboration avec les «Lab» existants aux États-Unis et au Japon, il se concentrera sur les développements dans les services financiers, la santé et la cybersécurité.