Thomas Campione a analysé l’intérêt pour PwC Luxembourg d’accepter les paiements en bitcoin. (Photo: Nader Ghavami)

Thomas Campione a analysé l’intérêt pour PwC Luxembourg d’accepter les paiements en bitcoin. (Photo: Nader Ghavami)

Le 1er octobre prochain, PwC Luxembourg acceptera les paiements en bitcoin de la part de ses clients. Le Big Four en a jaugé les risques et veut apprendre en se confrontant à la réalité du terrain.

Pour maîtriser un domaine particulier, rien de tel que l’immersion. À partir du 1er octobre, PwC Luxembourg acceptera les paiements en bitcoin de la part de ses clients.

Après avoir consacré , PwC Luxembourg s’est vu en quelque sorte mis au défi par certains clients: «Pourquoi pas vous?». Le cabinet d’audit et de conseil aux entreprises a donc mené une réflexion et pris rapidement une décision. 

«Nous avons observé la situation sur un certain nombre de marchés qui sont en avance sur le sujet et analysé leurs retours d’expérience. Nous avons également tenu compte de la demande du marché local », explique Thomas Campione, directeur et Blockchain et crypto-actifs leader chez PwC Luxembourg.

Pour PwC Luxembourg, se lancer concrètement dans le monde des cryptomonnaies en acceptant des paiements en bitcoin est une manière d’accroître son expérience dans un domaine dans lequel il sera appelé à conseiller des clients à plus ou moins brève échéance.

«Tant qu’on ne pratique pas, cela reste assez conceptuel. Cela nous permet aussi d’analyser le cycle de vie d’une transaction et de voir où  sont les points de friction», pointe Thomas Campione, directeur et blockchain et crypto-actifs leader chez PwC Luxembourg.

Une monnaie qui divise

Les cryptomonnaies sont nées il y a une dizaine d’années. Et ont connu , entre ceux qui les rejettent en bloc et ceux qui ont peut-être un peu trop vite misé sur leur succès et leur attrait. Ouvrir sa comptabilité au bitcoin n’est donc pas sans risque, et PwC Luxembourg en est conscient.

Ses responsables ont d'ailleurs décidé d'y aller progressivement en acceptant au départ des petits montants en se basant également sur la connaissance du client.

«La possibilité de paiement en bitcoins sera offerte à nos clients ayant répondu à nos procédures d’acceptation spécifiques mises en place dans le cadre de ce développement», précise Thomas Campione.

Le cabinet s’est également prémuni des risques de change. On a en effet vu, ces dernières années, que si les cryptomonnaies pouvaient grimper très vite, elles pouvaient dégringoler aussi rapidement.

«Différentes outils existent pour se prémunir de ce risque et nous avons choisi ceux qui nous convenaient le mieux. On peut certainement limiter son exposition à la volatilité du bitcoin», pointe M. Campione.

Un rôle de pionnier

Au niveau du réseau global, PwC Luxembourg assume son rôle de pionnier. La pratique est déjà en place à Hong Kong, mais nulle part ailleurs.

«Contrairement à notre travail classique où nous conseillons des entreprises par rapport aux soucis qu’elles rencontrent, dans le monde des cryptomonnaies nous avons affaire à des acteurs déjà très performants. Notre ambition est d’accumuler de l’expérience en nous frottant à eux», assure Thomas Campione.

Il reste donc beaucoup de choses à faire, même si au niveau global, environ 500 personnes traitent déjà quotidiennement du développement des monnaies virtuelles.

«Nous faisons face dans l’écosystème Blockchain et crypto à des acteurs extrêmement affûtés techniquement et apprenons d’ailleurs également à leur contact, conclut Thomas Campione. Nous souhaitons supporter cet écosystème et notre approche et services doivent pouvoir s’adapter.»