C’est la première fois qu’une entité luxembourgeoise est récompensée par le prix De Gaulle-Adenauer.                      (Photo: Luxembourg Air Rescue)

C’est la première fois qu’une entité luxembourgeoise est récompensée par le prix De Gaulle-Adenauer.  (Photo: Luxembourg Air Rescue)

La compagnie de sauvetage Luxembourg Air Rescue et son homologue allemand, la DRF Luftrettung, se sont vu décerner le prix De Gaulle-Adenauer 2020 pour leur action internationale en matière de rapatriement et gestion des personnes malades du Covid-19.

Le prix De Gaulle-Adenauer, récompensant les acteurs de la coopération franco-allemande, a été conjointement décerné, ce mercredi 16 décembre, à Luxembourg Air Rescue (LAR) et à la DRF Luftrettung. La compagnie d’assistance luxembourgeoise et la garde aérienne allemande ont joué un rôle majeur dans le transport de malades atteints du Covid-19, permettant de rapatrier en urgence de nombreuses personnes à travers le monde.

Créé en 1988, le prix sera remis par les ministres français et allemand délégués à l’Europe. C’est la première fois qu’une telle récompense est attribuée à une entité luxembourgeoise.

«C’est le fruit d’un travail qui dure depuis 33 ans déjà. C’est aussi la reconnaissance de cette petite Europe privée que nous avons créée depuis une quinzaine d’années. Nous n’avons pas attendu la politique pour créer notre Europe et nous n’avons pas attendu le Covid-19 pour sauver des vies. Depuis 12 ans, nous travaillons avec un partenaire français, nous faisons 1.400 transports d’organes par an. Depuis 15 ans, nous avons aussi des missions journalières en Allemagne et nous réalisons en moyenne 1.100 opérations annuellement», explique , CEO de LAR.

Un acteur incontournable

Avec du matériel unique, LAR est rapidement apparu comme un acteur incontournable, assurant, avec son homologue allemand, «la majeure partie des transports par voie aérienne de patients français Covid-19 dans des hôpitaux des pays voisins», souligne France Diplomatie.

«Nous sommes les seuls dans le monde à pouvoir transporter des malades du Covid comme nous le faisons. Ça date d’Ebola, époque à laquelle nous avions conçu, avec un constructeur anglais, une cellule qui peut-être installée en deux heures dans nos avions», indique René Closter, qui détaille: «L’air y est changé toutes les 10 minutes, il est filtré, et la cellule protège le personnel de bord aussi bien que le personnel de santé. Nous venons tout juste de rentrer de Russie, et nous étions en Afrique la semaine dernière».

Nouvel appareil en mars

La situation sanitaire et l’éclatement géographique de la pandémie ont poussé LAR à s’interroger sur la suite. «La crise nous a fait comprendre que notre flotte ne serait plus adéquate dans le futur», constate René Closter. De quoi pousser la compagnie à repenser sa flotte, constituée actuellement de six avions et six hélicoptères. Ainsi, deux appareils de type Learjet vont être vendus pour financer l’achat d’un Challenger 605, bien plus gros.

L’arrivée du nouvel appareil – dont la livraison est prévue pour mars et la mise en service pour juillet – permettra d’aborder l’avenir plus sereinement. «Nos avions sont aujourd’hui capables de faire 4.500km sans ravitaillement. Il est presque impossible de se poser quelque part pour se ravitailler quand on transporte un patient Covid. Outre cet aspect, il y a des situations où on nous demande de rapatrier directement depuis l’Asie, l’Afrique. Dans ces cas-là, on doit dormir sur place pour que l’équipage puisse avoir le repos nécessaire avant de repartir. Le Challenger 605 pourra accueillir deux équipages, ce qui règlera ce problème», se réjouit le CEO.