Plus que jamais, l’entente est cordiale entre le Luxembourg et la Russie. Deux pays qui vont multiplier les collaborations. (Photo: Emmanuel Claude/SIP)

Plus que jamais, l’entente est cordiale entre le Luxembourg et la Russie. Deux pays qui vont multiplier les collaborations. (Photo: Emmanuel Claude/SIP)

La visite officielle de Dmitri Medvedev s’est conclue par la signature de deux accords entre le Luxembourg et la Russie. Dont l’un, important, qui concerne la coopération dans le cadre de la modernisation des économies des deux pays.

Le choix du Mudam, à Luxembourg, comme lieu de signature des deux accords conclus dans le cadre de , Premier ministre russe, s’imposait de façon presque naturelle.  (Déi Gréng) et le ministre de la Culture de la Fédération de Russie, Vladimir Medinsky, ont en effet ratifié les documents qui officialisent la coopération culturelle entre les deux pays pour les années 2019-2021. 

Il n’est pas le seul dans lequel la grande Russie et le petit Luxembourg se trouvent des intérêts communs. Le ministre de l’Économie Étienne Schneider (LSAP) a ainsi apposé sa signature, tout comme la vice-Première ministre de Russie Tatiana Golikova, au bas d’une déclaration de coopération dans le domaine de la modernisation des économies. «Mon prédécesseur, Jeannot Krecké, avait déjà signé un accord en ce sens, portant sur la manière dont le Luxembourg pourrait apporter à la Russie pour une modernisation de son économie. L’accord signé au Mudam est une mise à jour. Il s’agit de mieux coopérer encore dans les domaines de l’innovation, des start-up, des finances, de la ‘green finance’, du space mining... Ce sont des sujets sur lesquels Luxembourgeois et Russes ont beaucoup travaillé ces dernières années.»

Un prochain accord dans le spatial

Les start-up, un secteur en pleine effervescence au Luxembourg, ont permis de jeter des ponts supplémentaires entre les deux pays. Plus encore depuis qu’une collaboration existe entre Luxinnovation et la Fondation Skolkovo. «Là, il y a vraiment quelque chose à faire», poursuit Étienne Schneider. «Le nouvel accord souligne notre volonté de collaborer encore plus, notamment dans le secteur des high-tech. Quand on évoque la Russie, on ne pense pas nécessairement de suite à cela. Mais si on analyse cela de près, on découvre que la Russie est un microcosme de start-up tout simplement incroyable.» La volonté du Luxembourg est donc d’être un partenaire privilégié de la Russie. «Oui, et on a d’ailleurs déjà réussi à motiver des start-up russes à venir s’implanter au Luxembourg. D’autres ont signé des accords avec des sociétés luxembourgeoises. Cela se développe assez bien. On voulait donner un cadre à toutes ces démarches.»

On veut créer en Russie un environnement de plus en plus favorable aux entreprises luxembourgeoises.

Dmitri MedvedevPremier ministre de la Fédération de Russie

Évidemment, le domaine de l’espace ne laisse pas non plus les Russes insensibles. «Nous sommes occupés à finaliser un texte de coopération dans ce domaine, mais il n’était pas encore prêt pour être signé aujourd’hui.»

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a confirmé cet intérêt. «En effet, lors de nos discussions, on a évoqué plusieurs domaines en lien avec le spatial et les nouvelles technologies», a-t-il précisé. Plus largement, il a indiqué le souhait du gouvernement russe de créer «un environnement de plus en plus favorable pour les entreprises luxembourgeoises».

Reste à savoir si ces textes seront bel et bien appliqués. Ou plutôt applicables, au regard des relations entre la Russie et l’Union européenne, que le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel (DP) a qualifiées de «froides, et même presque totalement gelées». Dmitri Medvedev concède que des accords du même genre, il en existe beaucoup. Et que certains «ont été signés quand les relations avec l’Europe étaient meilleures. Mais je crois qu’avec le Luxembourg, cela peut fonctionner, car il y a une volonté pour cela.»

Medvedev voit en Bettel un médiateur

La confiance est telle que le Premier ministre russe accepterait de voir Xavier Bettel devenir un médiateur entre la Russie, l’Europe et, pourquoi pas, les USA. «Dans ce monde, tout dépend avant tout des personnes. Xavier Bettel pourrait, selon moi, être chargé d’une telle médiation. Il faut à un moment quelqu’un pour bâtir des passerelles», a-t-il fait valoir.

Le Premier ministre luxembourgeois, lui, voit dans la venue de la délégation russe «une volonté de retrouver ce dialogue. Maintenant, pour dialoguer il faut être deux. Je vais en tout cas faire part de cette volonté à mes collègues européens, et au président Trump quand je le verrai.»

Car la mauvaise entente entre l’Europe et la Russie ne peut faire que des perdants. «Certains pays qui ne sont pas en Europe seront gagnants, eux», a fait valoir Dmitri Medvedev. «C’est aussi quelque chose qu’il faut garder à l’esprit dans le contexte actuel.»