Talkwalker fête cette année ses dix ans d’existence. (Photo: Mike Zenari / Archives)

Talkwalker fête cette année ses dix ans d’existence. (Photo: Mike Zenari / Archives)

Pour ses 10 ans, Talkwalker a lancé, mi-mars, un outil unique au monde de reconnaissance vidéo. 150 millions d’images et de vidéos pourront être analysées chaque jour.

Cet article est paru dans l’édition d’avril 2019 de .

Il y a dix ans, deux jeunes étudiants étaient adversaires dans des compétitions de tennis de table en Suisse. Au cours d’une soirée, à Zurich, Christophe Folschette et Thibaut Britz se demandent comment dénicher les meilleures données des réseaux sociaux pour mieux orienter leurs business respectifs. Ils se revoient, et les deux entrepreneurs en herbe décident de travailler ensemble, finalement depuis le Technoport à Esch-Belval.

Dix ans plus tard. Christophe Folschette a quitté son job de consultant chez Accenture, un master en informatique et en économie de l’Université de Munich et un prix d’innovation et d’entrepreneuriat en poche, pour créer Talkwalker avec Thibaut Britz. À 17 ans à peine, le jeune Luxem­bourgeois, titulaire d’un master en informatique de Polytechnique Zurich, avait créé un des premiers moteurs de recherche local en texte intégral au Luxembourg. Une sorte de Google local aux résultats plus intéressants que ceux du géant américain.

Mais nous avons continué à croître et nous continuons à croître!

Christophe FolschetteCo-fondateurTalkwalker

«C’était chaud au début», commente Christophe Folschette à l’occasion du dixième anniversaire de Talkwalker. «Nous devions vraiment faire attention à tout, mais nous étions vraiment concentrés et animés par ce rêve. Thibaut devait faire attention aux systèmes. Je devais gérer les appels, les samedis, les dimanches. Et toujours être positif, réactif. Mais nous avons continué à croître et nous continuons à croître!»

Une première mondiale

Sa meilleure journée, raconte Thibaut Britz, «c’est quand nous avons vu les réactions de nos clients embarqués dans un nouveau produit et que tout fonctionnait. C’est l’intégration des efforts de l’équipe, que chaque équipe travaille ensemble à développer un produit que nos clients ont envie d’utiliser. À la vitesse où nous progressons, quand nous regardons en arrière ce que nous avons accompli, six mois peuvent ressembler à dix ans. Mais c’est tellement bon de voir ce que nous avons réussi à faire.»

Aujourd’hui, trois ans après avoir lancé la reconnaissance d’images, les deux trentenaires s’attaquent à la reconnaissance vidéo, une première dans le secteur du social listening. De quoi redonner à Talkwalker une longueur d’avance pour ceux qui veillent sur leur réputation ou sont les champions du marketing.

La reconnaissance vidéo de Talk­walker, propulsée par l’intelligence artificielle, va doper l’outil de social listening en lui permettant d’analyser jusqu’à 150 millions d’images et de vidéos par jour et d’y identifier en quelques secondes toutes les marques et jusqu’à 30.000 logos, scènes et objets. «La reconnaissance vidéo par intelligence artificielle détecte 300% de mentions de marque en plus que l’analyse de texte seule», dit un communiqué de la société luxembourgeoise passée dans le giron de Marlin Equity Partners il y a plus d’un an.

Cette technologie permet d’identifier précisément le contenu (vidéo, image et texte) partagé par les utilisateurs et donc «d’améliorer de 50% l’engagement d’une campagne, de 73% le taux de clics des e-mails et de 10% la conversion», affirme Talkwalker dans un communiqué.

Capitaliser sur la technologie

Cette nouvelle étape s’inscrit dans un développement continu après les lancements de ses deux premiers produits en 2014, l’ouverture de ses bureaux à New York l’année suivante, ceux de Francfort et San Francisco en 2017 et de Singapour l’an dernier, tandis que la reconnaissance d’image (2016), les Talkwalkers Alerts, le Quick Search et l’intelligence artificielle (2018) ont placé ses solutions technologiques parmi les plus efficaces au monde.

Je veux juste aider encore plus de sociétés à obtenir des succès dans un univers de médias sociaux.

Thibaut BritzCo-fondateurTalkwalker

Le très influent rapport For­rester Wave a classé la start-up luxembourgeoise parmi les «strong performers» avec les plus hauts scores possibles pour la base client et sa croissance ainsi que pour la qualité de ses données et rapports. Reste à capitaliser sur ces bases solides, souligne le cabinet américain qui a placé la société luxembourgeoise parmi les deux ou trois meilleurs acteurs mondiaux de l’analyse de réputation et de marque. «Plus de croissance, plus de bureaux, plus d’employés», espère Christophe Folschette. Nous voulons être les meilleurs dans un univers qui se consolide».

«Ce n’est plus un effort solitaire: Talkwalker était notre rêve à tous les deux, mais maintenant, c’est notre rêve à tous», ajoute Thibaut Britz. Je veux juste aider encore plus de sociétés à obtenir des succès dans un univers de médias sociaux. Nous allons continuer à travailler sur notre intelligence artificielle et intégrer de plus en plus de jeux de données pour fournir de plus en plus d’informations-clé.» Talkwalker emploie 250 personnes, principalement au Luxembourg, et est dirigée par , qui a rejoint l’aventure en 2010.