Vivalia est l’intercommunale qui gère les hôpitaux de la province de Luxembourg, notamment Arlon, Libramont et Marche. Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 3h, des alertes ont été déclenchées, indiquant que plusieurs serveurs et ordinateurs étaient attaqués. La confirmation du hacking est arrivée 15 minutes plus tard. Un laps de temps suffisant pour que le virus introduit paralyse 200 serveurs et 1.500 ordinateurs.

Très vite, le plan d’urgence hospitalier a été déclenché, le gouverneur de la province et ses services mobilisés. La première décision a été de couper le système informatique de Vivalia de tous ses rapports avec l’extérieur. La sécurité des centaines de patients a aussi été assurée. «Tous les appareillages des différents services, à savoir soins intensifs et dialyse notamment, fonctionnent de façon autonome et ne sont donc pas impactés par cette attaque. C’était notre première crainte», a indiqué le docteur Pascal Pierre, directeur médical, à nos confrères de La Meuse Luxembourg. Par contre, les services de radiologie et le laboratoire d’analyses ont été mis en grande difficulté. «En ce qui concerne la radiologie, nous pouvons prendre les images, mais nous ne pouvons pas taper de protocole. Pour le laboratoire, nous pouvons faire des analyses, mais celles-ci prennent beaucoup plus de temps car nous utilisons, en temps normal, des chaînes analytiques autonomes», a encore indiqué le docteur Pierre.

Pas de rançon demandée

Le centre de testing Covid a été fermé, mais les urgences ont été maintenues.

Dimanche, après une nouvelle réunion, la cellule de crise a indiqué que des opérations et des consultations – il y en avait plus de 1.400 programmées ce lundi – seraient reportées en grand nombre, après évaluation avec les médecins. Les hôpitaux se heurtent cependant à la difficulté de ne pas toujours disposer des informations des patients, dont leur numéro de téléphone. La situation fera l’objet d’une réévaluation chaque jour.

En ce qui concerne l’attaque, Vivalia indique que «nos équipes appuyées par des experts extérieurs ont identifié la source d’intrusion et colmaté la brèche. À ce stade, aucune ‘mine’ n’a été découverte. Les équipes travaillent à rétablir la situation afin de redémarrer la structure informatique dans les meilleurs délais, avec les meilleures conditions de sécurité possibles. Cette relance est établie suivant une hiérarchie déterminée selon les priorités fonctionnelles (laboratoires, radiologie, dossiers médicaux).»

Aucune rançon n’a à ce stade été demandée, selon la direction de l’intercommunale.