Un important investissement financier va être réalisé pour agrandir et améliorer la station d’épuration des eaux usées de Beggen. Ce sont, en effet, 295 millions d’euros qui sont prévus pour ce chantier d’infrastructure qui concerne six communes: Luxembourg, Bertrange, Strassen, Leudelange, ainsi que Roedgen et la partie ouest du Findel.
La station d’épuration est installée depuis 1920 à Beggen – un point stratégique de la Ville puisqu’au niveau le plus bas de la capitale. Cela permet de récolter les eaux usées par simple gravité. Elle a déjà été agrandie en 1939, puis en 1974. Entre 2007 et 2012, suite à la fermeture de la station de Bonnevoie, la station de Beggen a encore une fois été agrandie et modernisée pour répondre à la fois aux besoins de la population en termes d’évacuation des eaux usées et pour garantir la conformité par rapport aux normes européennes en vigueur.
Or, de nombreux développements urbains sont prévus sur les territoires couverts par la station, et une adaptation de la capacité épuratoire est devenue nécessaire, à la fois pour le nombre croissant de résidents, mais aussi pour les nombreuses personnes qui viennent travailler tous les jours sur cette zone.
De plus, pour atteindre un état des cours d’eau de meilleure qualité, l’Administration de la gestion de l’eau a prévu d’introduire de nouvelles normes de rejet plus sévères, ce qui implique de nouvelles exigences pour la station d’épuration, et la nécessité d’une nouvelle installation d’élimination des micropolluants dans les effluents de la station d’épuration. L’ensemble de ces travaux doivent permettre de faire face aux défis des 30 prochaines années, passant d’une capacité de 210.000 à 450.000 équivalents-habitants.
Une architecture intégrée
Pour accueillir cette extension, une architecture contemporaine a été souhaitée, dans le respect du site existant où se trouvent actuellement des activités commerciales, avec une enveloppe architecturale qui se fond dans le paysage. Le nouveau complexe doit accueillir plusieurs nouvelles constructions concernant directement le traitement des eaux usées et des boues liées.
Il est également prévu de construire un nouveau bâtiment de service qui accueille des bureaux, vestiaires, réfectoires, salles de réunion et des espaces collectifs, ainsi que de nouveaux ateliers mécaniques et électriques.
En parallèle, il est aussi prévu d’installer des groupes de secours d’alimentation électrique, de nouvelles voies de circulation et la mise en place d’une installation photovoltaïque (5.200m2 au total).
Deux lignes de conception ont été retenues pour la création des nouveaux bâtiments. D’une part, les bâtiments chauffés auront une façade en métal déployé qui pourra être investie par des plantes grimpantes. Complémentairement, une subdivision supplémentaire de la coque extérieure est faite par les grandes découpes horizontales permettant ainsi une mise en évidence des espaces de bureaux et des espaces communs. D’autre part, les bâtiments non chauffés sont en béton apparent, avec une matrice structurée pour les façades extérieures. L’ensemble de l’installation est à végétaliser, y compris une partie des façades et les toitures massives.
Actuellement, les premiers travaux d’extension ont été réalisés pour combler les besoins de 50.000 équivalents-habitants jusqu’à la mise en service définitive de la station d’épuration. Les demandes d’autorisation et de subvention auprès du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, ainsi que de l’Administration de la gestion des eaux doivent encore être faites jusqu’à l’été 2022. La pose de la première pierre a été réalisée le 27 octobre 2021 et l’ensemble des travaux est échelonné jusqu’en 2030.
Fiche technique
Maître d’ouvrage: Ville de Luxembourg (Service canalisation)
Gestion du projet: Paul Wurth Geprolux
Avant-projet sommaire: Hilinger
Phases suivantes: AM TR-Engineering/Hydro Ingenieure/LUXauTEC
Terrassement et démolition (phase 1): Entrapaulus Construction
Travaux de gros œuvre (phase 1): Soludec
Budget (estimatif): €295.314.228 (dont 106.000.000€ pourraient venir d’un subside étatique du Fonds pour la gestion de l’eau, le solde des dépenses étant réparti proportionnellement sur les six communes raccordées).