Béatrix Charlier, Founder & CEO chez P'op.  (Photo: Marie De Decker)

Béatrix Charlier, Founder & CEO chez P'op.  (Photo: Marie De Decker)

Dans le cadre du «Breakfast Talk – Recruter et Manager post Covid: de la Résilience à la Performance» organisé par le Paperjam + Delano Club, le mardi 26 avril, Béatrix Charlier, Founder & CEO chez P'op, partage ce qui l’inspire. 

Le travail à distance entraîne une transformation du bureau: à quoi ressemblera le management de demain?

Béatrix Charlier. – «Le travail à distance a mis au jour les axes d’évolution indispensables du management: 

1. L’autonomie comme objectif, pour que chacun soit responsable de ses actions, ose prendre des décisions, atteigne ses objectifs.

2. L’accompagnement bienveillant comme méthode, afin que tous évoluent, s’élèvent dans leur direction propre. C’est seulement dans un contexte psychologiquement sécurisé que l’humain peut déployer ses potentiels d’évolution et se dépasser. 

3. La fertilisation croisée comme mindset, pour miser sur l’intelligence collective, à tous les niveaux de l’entreprise (stagiaires, collaborateurs, managers, dirigeants) et ce toutes générations confondues. Un moyen efficace pour répondre de manière transversale à des questions inédites en équipes.

Si le management est la courroie de transmission des entreprises, il reste aussi à nos organisations de se pourvoir d’une mission supérieure à l’objectif de son unique rentabilité: apporter des réponses concrètes à cette crise environnementale et sociétale pour construire demain.

Pensez-vous que le télétravail favorise un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle? 

«Le télétravail n’est pas une recette qui conduit à l’équilibre.  

«Pour rappel, le télétravail était une demande des Millenial, il y a une petite dizaine d’années. Sa mise en application durant la crise sanitaire a mis au jour une ‘zone grise’ où se chevauchent vie privée et vie professionnelle, lieu non borné, pouvant mener à différentes formes de déséquilibre. 

Le télétravail a été et reste une expérience qui questionne sur nos rapports au travail, à la famille, à soi. La domestication du travail a modifié l’ordre des priorités pour une majorité de collaborateurs. La qualité de vie, la quête du bonheur et la préservation de notre santé mentale ont pris le pas, pour beaucoup, sur les signes extérieurs de réussite (les titres, le niveau de salaire, le temps dédié au travail).

Comment s’assurer de recruter la bonne personne pour le bon poste dans un processus de recrutement 100% digitalisé? 

«Soyons clair, le 100% digitalisé dans le processus de recrutement ne peut rien garantir du tout. Pourquoi? Miser exclusivement sur le testing et le scanning, c’est faire l’économie de l’humain. Or, l’être humain est bien plus riche de potentiels qu’il ne le sait lui-même. L’école valide des cursus en délivrant des diplômes. Les expériences professionnelles si elles sont apprenantes, ne peuvent, à elles seules, définir tous les talents d’un être.  

Les résultats de nos tests sont présentés aux profils à des fins de validation. C’est à ce moment qu’il prend conscience de ce qu’il peut déployer au sein d’une entreprise en y jouant son rôle. 

Cette dimension est indispensable pour garantir l’engagement!»