Ce mardi, le CIO d’Estonie, Siim Sikkut, a présenté un «test-bed d’État» où les start-upper, chercheurs et sociétés peuvent venir tester de la technologie et éprouver leur business model. Un modèle qui devrait être répliqué au Luxembourg sur un sujet futuriste: la distribution de clés chiffrées. (Photo: Digital Summit Estonia)

Ce mardi, le CIO d’Estonie, Siim Sikkut, a présenté un «test-bed d’État» où les start-upper, chercheurs et sociétés peuvent venir tester de la technologie et éprouver leur business model. Un modèle qui devrait être répliqué au Luxembourg sur un sujet futuriste: la distribution de clés chiffrées. (Photo: Digital Summit Estonia)

Deux émissaires du gouvernement luxembourgeois ont assisté, ce mardi, à Tallinn, au lancement par l’Estonie d’un test-bed destiné à attirer toutes les start-up, les scale-up et les entreprises technologiques. Un modèle qui est dans le plan de relance luxembourgeois autour d’une idée futuriste.

Ne dites plus «sandbox» – «bac à sable», pour les défenseurs de la langue de Molière –, c’est d’un ringard que plus personne n’assumerait aujourd’hui. Préférez «test-bed», pour décrire un modèle participatif de développement encadré. «S’associer à un banc d’essai signifie avoir accès à un personnel scientifique qualifié et à une technologie de niveau supérieur pour développer et tester de nouveaux produits avant de les commercialiser», analyse l’un des meilleurs experts mondiaux, l’Américain Daniel T. Schwartz, dans une note au sujet des technologies propres, mais qui vaut pour de nombreux domaines. «Historiquement, les progrès de la recherche et de la technologie […] ont été entravés par des coûts élevés et des retards. Il y a également eu une déconnexion entre les déployeurs de technologie et les chercheurs, ce qui signifie que la recherche et les véhicules pour tester et mettre en œuvre la recherche existent, mais les deux ne se rencontrent pas toujours. Les bancs de test […] sont devenus un modèle pour surmonter ces obstacles, combinant les meilleurs exécutants et des idées brillantes pour développer et déployer des technologies […] qui sont à la fois opportunes, rentables et viables.»

Ce mardi, à l’occasion de la quatrième édition du Digital Summit à Tallinn, en Estonie, «la société numérique la plus avancée au monde», comme l’a qualifiée le magazine américain Wired, a lancé son Digital Testbed Framework, «invitant quiconque dans le monde à venir construire ou essayer de nouvelles idées, prototypes, produits ou services numériques entièrement nouveaux, dans un cadre de gouvernement numérique de premier plan. La date limite de dépôt des candidatures est le 10 octobre 2021.»

Siim Sikkut, CIO d’Estonie, a ajouté: «Le problème auquel de nombreuses start-up sont aujourd’hui confrontées est que l’environnement de coopération sur lequel repose le secteur public est ancien, obsolète et rigide, ce qui rend l’intégration et la collaboration difficiles. Comme le dit le proverbe, ‘il n’est pas nécessaire de réinventer la roue’, et c’est pourquoi nous invitons tout le monde à utiliser gratuitement la même pile technologique que nous utilisons pour gérer et construire notre propre gouvernement numérique. Nous voulons nous associer à des personnes innovantes du monde entier et dans une variété de secteurs. Que vous soyez un codeur souhaitant aider à améliorer les services numériques de l’Estonie, ou un entrepreneur cherchant à tester votre solution avec l’un des pays les plus avancés au monde sur le plan numérique, nous serions ravis d’entrer en contact avec vous.»

Un exemple de simplication administrative

Pas d’appel d’offres, pas de contrats, pas de problèmes juridiques, . Si la start-up ou la société ne respecte pas cet engagement, le gouvernement peut suspendre immédiatement la coopération. Si le projet va au bout, l’Estonie pourra utiliser la technologie gratuitement et la société la commercialiser à grande échelle.

Si le petit État, qui a son e-embassy au Luxembourg, frappe fort, ce n’est pas une nouveauté: le test-bed a été utilisé à l’échelle nationale pour , pour le logiciel de reconnaissance de discours utilisé par le Parlement et créé avec l’université de Tallinn ou encore .

Il n’est pas non plus vraiment nouveau au Luxembourg, où le terme est employé pour décrire «le triangle des Bermudes de la voiture connectée» entre le Luxembourg, l’Allemagne et la France.

LuxQCI, base d’un projet européen sur le quantique

Il sera réutilisé prochainement dans le cadre d’un nouveau projet futuriste et qui figure dans le plan de relance et de résilience du Luxembourg, le développement et le déploiement d’une infrastructure de test et des solutions de connectivité ultra-sécurisée, dotés,

Le Luxembourg s’est engagé dès 2019 dans le développement d’une infrastructure européenne de communication quantique qui mêle les technologies sur Terre et dans le ciel, via les satellites de SES. Pour concevoir le LuxQCI, le Luxembourg a mis en place un consortium comprenant Incert, iTrust Consulting, LuxConnect, LuxTrust et l’Université du Luxembourg (SnT) et dirigé par la filiale à 100% de SES, SES Techcom.

L’une de ses principales fonctions sera d’assurer la distribution de clés quantiques (QKD), une forme de chiffrement ultra-sécurisé qui utilise les principes de la mécanique quantique. De quoi sécuriser les données confidentielles, les réseaux électriques, les communications gouvernementales et les transactions numériques, y compris contre les attaques des ordinateurs quantiques. Les clés seront distribuées par des lasers embarqués à bord des satellites: si quelqu’un tente d’intercepter la clé, le signal s’interrompt et relance une autre clé, ce qui rend compliqué le travail des hackeurs.