Le cercle n’est pas encore vertueux. (Illustration: Shutterstock)

Le cercle n’est pas encore vertueux. (Illustration: Shutterstock)

L’idée qu’il faut transformer la finance pour transformer l’économie s’incarne parfaitement dans l’impact investing. Si l’engouement et la volonté sont là, le défi reste son accessibilité à tout investisseur et, dès lors, sa taille potentielle et l’ampleur de son impact. Le cercle n’est pas encore vertueux.

C’est bon pour la planète

Une contribution positive pour la planète et les populations

Il y a une véritable prise de conscience: non seulement la finance d’impact ne nuit pas à la performance, mais elle peut générer des rendements financiers en ligne avec ceux du marché. Sa perception évolue, passant d’un moyen d’atténuer les risques à une opportunité. Grâce à elle, on peut toucher des secteurs délaissés par la finance traditionnelle.

Une nouvelle compétence pour la Place

La place financière occupe actuellement un rôle de leader européen en matière de structuration et de domiciliation de produits de finance d’impact grâce à sa boîte à outils et à la volonté du gouvernement de la positionner comme une place financière verte et durable.

Un remède au Covid

L’après-Covid-19 devra passer par des investissements mondiaux à grande échelle. La pandémie a détourné l’attention et les ressources d’une multitude de questions sociétales qui ont sérieusement besoin de financement, comme la réduction des inégalités et de la pauvreté ou l’éducation. Le risque est réel que les défis sociaux soient négligés, au profit des objectifs de neutralité carbone. L’investissement d’impact peut contribuer à éviter cela.

Du sens dans la finance

Avec la finance d’impact, il ne suffit plus de démontrer qu’une activité financée ne cause pas de tort à la planète ou à la société, il faut prouver qu’elle a un impact environ­nemental ou sociétal. Une ambition qui permet de redonner du sens à un secteur financier en quête de respectabilité auprès du grand public, qui devient de plus en plus exi­geant sur la gestion de son épargne et son allocation vers l’économie réelle et durable.

Un signal clair envoyé aux entreprises

L’investissement socialement responsable fonctionne princi­pale­ment sur le mode de l’exclusion et compte sur l’activisme action­narial pour peser sur les conseils d’administration des entreprises. L’impact investing est beaucoup plus contraignant de ce point de vue pour les entreprises. Ce n’est pas parce qu’une entreprise répond aux critères ESG qu’elle peut être considérée comme un «investissement d’impact». Si les sociétés veulent attirer les investisseurs, elles seront contraintes de se poser la question de l’impact de leurs activités.

Une notion encore floue

L’absence d’une véritable définition de ce qu’est la finance d’impact

Définir et normer ce que doit être la finance d’impact est l’un des défis que doit relever le secteur. Pour plusieurs raisons. La transparence vis-à-vis des investisseurs, d’abord. Pour une meilleure évaluation du marché, ensuite. Il est en effet difficile de donner une évaluation globale des encours, tant l’inter­prétation laissée aux investisseurs sur ce qui relève de l’impact investing ou pas est large. Cette clarification permettra de garantir le changement d’échelle de la finance d’impact sans lui faire perdre son intégrité, souligne le GIIN.

Un investissement réservé

De par leur nature, les fonds d’impact investing sont principa­lement des fonds alternatifs. Conséquence, ils sont réservés aux investisseurs professionnels ou avertis. Le grand public est donc exclu et doit se retourner vers des produits de niche, comme le crowdfunding.

Les risques de dérive et d’impact washing

Alors que l’utilisation du terme «impact» se développe à tout-va, le risque d’impact washing devient d’actualité. Beaucoup d’acteurs emploient aujourd’hui le terme comme un supplément marketing. L’offre ne cessant de croître, il devient indispensable de vérifier que les effets soient bien réels et positifs.

La mesure des impacts reste perfectible

L’impact washing renvoie au problème de la mesure de l’impact: si les collectes de données et les reportings se multiplient, aucun standard ne fait encore autorité. On juge encore beaucoup trop au coup par coup. Les initiatives des secteurs public et privé – citons la directive SFDR – ont permis cependant d’accroître la clarté et l’information, catalysant ainsi l’élan. Mais on doit mieux faire.

Une goutte d’eau…

Le marché est estimé à 715 milliards de dollars. Et s’il est prévu qu’il atteigne les 2.000 milliards d’ici 2025, il reste encore très en deçà du secteur de l’investissement responsable.

Cet article a été rédigé pour  parue le 24 juin 2021.

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