Le parti Déi Lénk demande une baisse du temps de travail sans perte de salaire pour sauver les emplois menacés par la crise. Ici, une photo d’illustration du député David Wagner lors des vœux du parti en 2020. (Photo: Nader Ghavami/ Maison Moderne)

Le parti Déi Lénk demande une baisse du temps de travail sans perte de salaire pour sauver les emplois menacés par la crise. Ici, une photo d’illustration du député David Wagner lors des vœux du parti en 2020. (Photo: Nader Ghavami/ Maison Moderne)

Le Congrès 2020 du parti de gauche Déi Lénk s’est tenu ce week-end. Il craint une aggravation de la crise sociale et environnementale à cause du Covid-19 et liste des mesures précises pour l’éviter.

Après plusieurs mois de gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, l’heure est au bilan pour Déi Lénk. Le parti de gauche luxembourgeois a tenu son Congrès 2020 dimanche 20 septembre. Il critique la vision capitalistique des dirigeants en place. «Nous ne pourrons surmonter la crise sociale et environnementale que si nous restons attachés au dogme de la croissance économique permanente», écrit-il, dans un communiqué.

Redistribuer richesses et travail

La crise économique accentuerait fortement la crise sociale: «Ce sont surtout ceux qui vivent de leur travail qui sont confrontés à des craintes existentielles, tandis que les détenteurs de capitaux sont beaucoup moins touchés par la crise économique», pointe le parti. «Déi Lénk est favorable à une réforme fiscale qui allège la charge pesant sur les ménages qui travaillent et qui pèse davantage sur les revenus du capital et sur les grandes entreprises.»

Pour sauver les nombreux emplois menacés par la crise, il demande une réduction du temps de travail, sans perte de salaire. «Dans une société où les gens sont de plus en plus sous pression, il est indispensable de libérer les gens d’une partie de la charge de travail. (…) En outre, la crise économique imminente va entraîner une hausse du chômage dans les prochains mois. Cela implique que la charge de travail doit être répartie plus équitablement et que, dans le même temps, il y ait suffisamment de main-d’œuvre pour occuper les emplois supplémentaires à créer dans des secteurs spécifiques (soins, santé, etc.).»

Le parti est également revenu sur la thématique du logement en demandant à l’État d’en créer lui-même afin de pallier la pénurie.

Contre le capitalisme vert

Déi Lénk craint que l’écologie soit reléguée au second plan lors de la relance. Le «capitalisme vert», tendance à maintenir la croissance via des processus de production plus respectueux de l’environnement, ne fonctionnerait pas, selon le parti. «Afin de réduire leurs coûts, les multinationales transportent par exemple leurs marchandises sur plusieurs continents pendant le processus de fabrication pour profiter des faibles normes écologiques et sociales. De telles stratégies ne peuvent être stoppées qu’à l’aide de règles strictes qui incluent également une politique commerciale durable et cohérente.» Il demande avant tout la fin de la surconsommation: «Il est clair, tout autant, que la consommation actuelle d’électricité et d’énergie ne peut être entièrement couverte par des ressources renouvelables. La consommation doit être réduite grâce à une politique ciblée qui fixe des normes élevées lors de l’installation de nouvelles branches économiques.» De même pour le système agricole «intensif actuel», qui devrait se tourner vers un modèle durable.

«Il est clair que le changement climatique et les inégalités sociales doivent être contrés parallèlement par des décisions politiques courageuses afin d’éviter que la crise économique imminente ne se transforme en une crise sociale profonde», conclut-il.