Pour Georges Krombach et sa famille vivant à New York jusqu’en juin, tout se passe bien. Il n’en est pas de même pour tous les habitants confrontés au coronavirus. (Photo: Capture d’écran)

Pour Georges Krombach et sa famille vivant à New York jusqu’en juin, tout se passe bien. Il n’en est pas de même pour tous les habitants confrontés au coronavirus. (Photo: Capture d’écran)

Georges Krombach vit à New York pour une parenthèse professionnelle et familiale. Le jeune cadre luxembourgeois est aux premières loges du scénario de la contagion au Covid-19 qui empire aux États-Unis et que les autorités n’avaient pas voulu voir venir. Impressions recueillies mardi 31 mars.

L’administration Trump s’est peut-être crue immunisée contre le Covid-19 en limitant les échanges avec la Chine et en faisant preuve d’une attitude péremptoire. Mais les États-Unis, qui ont tardé à réagir de façon systémique, sont rattrapés par une pandémie mondiale. Au point de compter le plus de personnes infectées au monde.

C’est à New York, épicentre de cette tragique actualité en raison de sa forte densité, que le Luxembourgeois Georges Krombach vit avec son épouse et son fils (tout le monde se porte bien) depuis quelques mois. L’occasion de recueillir ses impressions en ce mardi 31 mars après-midi, heure luxembourgeoise.

«New York est normalement une ville qui est palpitante, pleine de vie, c’est une drôle d’impression. Tout est éteint, c’est glauque.», déclare-t-il.

Après le manque de leadership de la part du gouvernement fédéral, les gouverneurs des États ont clairement pris la main sur la gestion de crise. C’est Andrew Cuomo qui tient le rôle de père protecteur de l’État de New York en général et de la «Big Apple» en particulier.

«Tout est politique ici – encore plus qu’ailleurs – et Andrew Cuomo, qui est démocrate, a su se positionner finement vis-à-vis de Trump. Tout le monde suit chaque jour son briefing durant lequel il évoque ses états d’âme et les nouvelles mesures. Il est devenu un peu le prêtre de la ville de New York, tout le monde ici suit ce qu’il prêche en quelque sorte.»

Pour une partie de la population qui ne peut pas se permettre l’accès au système de santé privé, c’est une double peine qui se profile, en plus de la crise sociale. L’occasion pour Georges Krombach de mettre en perspective la générosité des systèmes européens en général et du système luxembourgeois en particulier.

«Les deux prochaines semaines, surtout quand les loyers vont tomber, ça va être difficile, on ne peut pas s’imaginer, si on n’est pas ici, l’état d’esprit des gens qui sont dans la difficulté sociale en plus de la santé», ajoute celui qui devrait rentrer au pays en juin.

Georges Krombach y travaillait pour l’entreprise de sa famille, Heintz van Landewyck. À New York, il a rejoint le bureau new-yorkais de la pépite luxembourgeoise Talkwalker et expérimente en cette période de confinement le télétravail au quotidien, dans un secteur qui continue de bien se porter. Talkwalker suit d’ailleurs la résonance du sujet au travers de son outil de veille:

Après le pic de la première phase, un pivotement est en train de s’opérer vers d’autres sujets, même si le Covid-19 ne disparaît pas du radar. Comme si la saturation de news liées à une pandémie – qui est loin d’être éradiquée – était déjà réalité.

Sur le terrain, le navire militaire USNS Comfort, d’une capacité de 1.000 lits et de 12 blocs opératoires, arrivait à New York pour soulager les hôpitaux de la ville.

Pendant ce temps, le docu-série «Au royaume des fauves» («Tiger King») caracole en tête de Netflix. La plongée dans l’univers de Joe Exotic (!), ce cow-boy amoureux des armes à feu et des félins de grande taille, opérant un immense zoo en Oklahoma, apporte aux téléspectateurs une bouffée d’oxygène… invraisemblable. Une énième illustration des États-Unis et de leur complexité – ou contradictions –, relève en substance Georges Krombach.