La finale de la troisième édition du Datathon a eu lieu le 13 juin à Bruxelles, avec 12 équipes sélectionnées. (Photo: Office des publications de l’Union européenne)

La finale de la troisième édition du Datathon a eu lieu le 13 juin à Bruxelles, avec 12 équipes sélectionnées. (Photo: Office des publications de l’Union européenne)

L’Office des publications de l’Union européenne travaille à améliorer la lisibilité des masses de données produites chaque année par l’UE et qu’il est en charge de publier. Une réflexion qu’il nourrira cet automne avec une conférence.

Les décisions du Parlement européen, de la Banque centrale européenne, du Conseil de l’Union européenne ou encore de la Cour de justice de l’Union européenne; les résultats des projets de recherche financés par l’UE; les rapports annuels; les brochures de toute sorte… Un nombre indéfinissable de contenus sont publiés chaque année par des institutions, agences ou organismes de l’Union européenne.

Pour la plupart, il s’agit d’obligations légales, qui sont consultées par un nombre restreint de personnes. Ce qui ne veut pas dire que ces données ne sont pas susceptibles d’intéresser un public plus large. Au contraire! À l’heure du big data, l’Office des publications de l’Union européenne, basé à Luxembourg, réfléchit depuis quelque temps déjà à transformer cette gigantesque masse d’informations pour la rendre accessible à un plus grand nombre de citoyens européens.

Une qualité souvent liée au volume

L’année dernière, l’institution a organisé une conférence sur le futur de l’édition. Des experts du monde entier ont été invités. «L’idée était de partager les meilleures pratiques et de parler des différentes tendances existantes», développe Rudolf Strohmeier, le directeur général de l’Office des publications de l’Union européenne. «Cette conférence nous a permis de confirmer ce que nous avions déjà pressenti: les jeunes générations consomment de plus en plus d’informations sur mobile, où les éléments graphiques sont primordiaux pour les rendre attractives.»

«Pendant longtemps, les institutions pensaient que plus un rapport était volumineux, meilleure en était la qualité», explique Simon Steuer, chargé de projet à l’Office des publications. «Aujourd’hui, nous voulons rendre ces publications plus accessibles en y intégrant des éléments graphiques qui permettront de visualiser ces données plutôt que d’avoir à les lire. L’objectif est de mieux communiquer et de manière plus transparente avec les citoyens de l’Union européenne.»

EU DataViz

L’Office des publications utilise déjà cette approche dans ses rapports avec les institutions. Ses équipes encouragent à appréhender la création de contenu autrement, en donnant davantage de place aux éléments visuels. «Nous avons augmenté notre offre de services pour les institutions, car la demande est grandissante à ce niveau-là», confirme Rudolf Strohmeier.

Mais l’institution veut continuer à perfectionner son savoir-faire. La conférence , prévue le 12 novembre à l’European Convention Center, doit répondre à ce besoin, tout en étant l’occasion de partager avec les professionnels de l’édition, des données et des nouvelles technologies. Ce rendez-vous s’inscrit dans la suite de la conférence sur le futur de l’édition organisée l’année dernière, mais s’intéresse cette fois-ci à la question spécifique de la visualisation des données. En plus des fonctionnaires européens impliqués de près ou de loin dans la publication d’informations, l’Office des publications espère attirer des journalistes et des chercheurs.

Nous ne nous attendions pas à recevoir autant de propositions.

Cécile Adamchef de projet

Et l’intérêt semble bien là. Un appel à contributions a été ouvert en début d’année. Plus d’une centaine de propositions ont été faites et la sélection devrait être finalisée pour ce vendredi 19 juillet. «Nous ne nous attendions pas à en recevoir autant», reconnaît Cécile Adam, chef d’unité. «Il s’agit de présentations, de workshops, d’expositions… Nous allons maintenant les analyser et voir ce que nous garderons.»

Un challenge pour recueillir les bonnes idées

Il y a trois ans, l’Office des publications a lancé son premier , un genre de hackathon élargi axé sur les données. L’objectif était d’encourager étudiants, salariés et entrepreneurs à tirer profit des données de l’Union européenne en développant de nouveaux services. Certains projets développés durant ces événements, qui ont lieu tous les ans depuis, intéressent aujourd’hui l’Office des publications, qui réfléchit à d’éventuelles collaborations.

«Pour nous, c’est donnant-donnant avec les start-up. D’un côté, et nous n’avons pas honte de le dire, nous cherchons des idées. De l’autre, nous leur offrons notre expertise pour mieux appréhender les données de l’UE, afin de créer des opportunités de business», résume Rudolf Strohmeier.

Une start-up a notamment développé, grâce au Datathon, une application en utilisant la publication de l’ensemble des appels d’offres publics émis dans l’ensemble de l’Union européenne. Il y en a en moyenne 2.300 par jour. «Et toutes ces informations sont totalement gratuites sur le », rappelle Ventsislav Voikov, chef d’unité à l’Office des publications.