La ministre Carole Dieschbourg présidait la délégation luxembourgeoise présente à Madrid. (Photo: MECDD)

La ministre Carole Dieschbourg présidait la délégation luxembourgeoise présente à Madrid. (Photo: MECDD)

La Cop 25, la conférence de l’Onu sur le climat qui avait lieu à Madrid, s’est achevée dimanche après-midi après de longues et houleuses tractations. Si un accord a été arraché sur le fil, c’est la déception qui prédomine.

Si un accord a finalement été conclu sur le fil dimanche après-midi, la Cop 25 de Madrid, la conférence de l’Onu sur le climat, a fait rejaillir toutes les difficultés que l’on pensait enfouies grâce à l’accord de Paris. Cela suite aux réticences de plusieurs pays comme les États-Unis, la Chine, le Brésil mais aussi l’Arabie saoudite, l’Inde ou l’Australie. Il a donc été impossible de s’entendre sur des points vus comme essentiels au regard de l’urgence climatique. Et la montagne a accouché d’une souris, en espérant que la Cop 26 de Glasgow relance le processus.

Le secrétaire général de l’Onu António Guterres s’est dit «déçu», regrettant «une importante occasion ratée. La communauté internationale a perdu une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande, en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement face à la crise climatique», a-t-il déploré dans un communiqué. «Nous ne devons pas abandonner», a ajouté le secrétaire général.

Des positions non conciliables

Le Luxembourg, dont la délégation présente à Madrid était présidée par (Déi Gréng), ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, a aussi dressé un bilan de cette réunion internationale.  Préférant d’abord voir la bouteille à moitié pleine, le communiqué de la ministre souligne «de longues négociations particulièrement fatigantes avec un résultat équilibré qui englobe plusieurs décisions-clés.

Entre autres: la décision politique qui fait notamment appel aux États d’augmenter le niveau d’ambition en 2020 de leurs contributions déterminées au niveau national (NDC); la révision du Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et aux préjudices liés aux incidences des changements climatiques (Warsaw International Mechanism on Loss and Damage, WIM), et le programme de travail renforcé de Lima relatif au genre et son plan d’action en faveur de l’égalité des sexes.»

Mais l’analyse est aussi critique. «Le Luxembourg regrette que la décision sur la mise en œuvre de l’article 6 de l’accord de Paris visant les règles applicables sur les marchés de carbone n’a pas pu être adoptée», note encore Carole Dieschbourg. «Malheureusement, les positions entre les délégations ambitieuses faisant la majorité à la Cop 25 et pour lesquelles l’intégrité environnementale du système est primordiale, et certaines parties adoptant des positions contraires aux principes de l’accord de Paris, notamment en ce qui concerne le double comptage des quotas d’émission» n’ont pas été conciliables. 

L’Europe comme leader mondial de l’action climat

La délégation luxembourgeoise a plaidé jusqu’à la fin pour un résultat ambitieux tant au sein de la coordination entre les États membres de l’Union européenne que pour que l’Union européenne soit perçue comme le leader mondial ambitieux de l’action climat. La coalition de la haute ambition fondée à Paris lors de la Cop 21, dont le Luxembourg est membre fondateur, a de nouveau joué un rôle-clé dans les corridors de la Cop 25.