Le nombre d’appels a augmenté de 20% la première semaine d’avril au centre antipoison. (Photo: Shutterstock)

Le nombre d’appels a augmenté de 20% la première semaine d’avril au centre antipoison. (Photo: Shutterstock)

Entre les enfants qui avalent du gel hydroalcoolique et leurs parents qui mélangent les produits de nettoyage, le nombre d’appels vers le centre antipoison de la Belgique et du Luxembourg a augmenté de 20%.

Confinement, zone à risque. La sonnerie du téléphone retentit plus souvent que d’habitude au centre antipoison belge, qui gère aussi les cas luxembourgeois depuis la signature d’un partenariat entre les deux pays en 2015.

Il a reçu 5.771 appels en mars 2020, contre 4.989 sur la même période l’année dernière. «Une tendance qui se poursuit encore, car pour la première semaine d’avril, la hausse est de 20%. Une augmentation aussi forte n’a jamais été mesurée auparavant», témoigne le centre.

Ne pas se laver à l’eau de Javel

En cause: des mesures d’hygiène parfois excessives pour se protéger du coronavirus. «Des gens se lavent les mains ou le corps avec un jet d’eau de Javel, ce qui provoque une irritation de la peau», alerte le centre. De même avec les huiles essentielles. «Ce sont des produits concentrés qui peuvent entraîner des irritations, des brûlures, mais aussi des crises d’épilepsie.»

Pour laver la maison, «les gens commencent à mélanger les produits, ce qui peut représenter un grand risque en raison du dégagement de vapeurs chimiques», poursuit-il. «Si vous mélangez de l’eau de Javel avec du nettoyant pour toilettes, par exemple, du chlore gazeux très dangereux est libéré.» L’établissement demande aussi de ne pas verser les produits de nettoyage dans des bouteilles, car «il y a un risque que quelqu’un en boive par erreur, ce qui entraînerait de graves complications».

Selon le centre antipoison, le nombre d’appels concernant une exposition à l’eau de Javel a été multiplié par douze, au gel hydroalcoolique par six, aux désinfectants à usage non humain par quatre et aux huiles essentielles par trois. Il ne connaît pas le détail par pays pour l’instant. .

Attention à l’automédication

Les enfants à la maison jouent aussi sur les chiffres. De nombreux appels concernent des jeunes qui boivent du gel hydroalcoolique. Les parents parfois en télétravail ne pouvant pas les surveiller en permanence. «Il est préférable de les tenir éloignés des gels à l’alcool», rappelle le centre antipoison.

Beaucoup sont tentés par l’automédication pour éviter de se déplacer chez le médecin ou à l’hôpital. Ce que déconseille le centre. «N’expérimentez pas avec les médicaments. Ce ne sont pas des bonbons. Lisez attentivement la notice, suivez toujours les conseils de votre pharmacien et contactez votre médecin de famille en cas de doute.»

Le centre signale: «Se laver soigneusement les mains avec de l’eau et du savon liquide – idéalement avec une acidité neutre pour la peau – est aussi efficace que la désinfection au gel hydroalcoolique et même préférable.»

La ligne téléphonique reste disponible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il suffit de composer le 070 245 245 ou le 8002 5500. «N’attendez pas que les symptômes apparaissent. En ces temps, il est plus que jamais nécessaire, en cas d’intoxication, de ne pas surcharger les services d’urgence et les médecins, mais d’appeler directement le centre antipoison.»