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En effet, au sein du code NACE, les activités artisanales sont éparpillées sur plusieurs secteurs, en l'occurrence l'industrie manufacturière et les services marchands, ce qui rend malaisé la tâche de s'en procurer une vue globale.

Une évolution globalement positive, bien que moins dynamique que par le passé

Cet annuaire publié annuellement depuis 1970 constitue une importante mine de données statistiques, permettant également de faire le point sur la situation et l'évolution économique de l'artisanat. Il en ressort que le nombre d'entreprises accuse entre les années 2003 et 2004 une baisse de 52 unités pour s'établir à quelque 4.100 entreprises.

L'emploi, quant à lui, affiche une hausse de 400 personnes, de sorte que l'artisanat occupe à la date-clé du recensement, soit au 30 juin 2004, 54.854 salariés. Or, en comparant cette augmentation à une création d'emplois annuelle moyenne des années 2000-2003 avoisinant 2.500 personnes, il devient évident que l'évolution du secteur a perdu de son élan. Dans ce contexte, la Chambre des Métiers note que l'emploi de quelques métiers accuse une baisse significative, notamment celui des entrepreneurs de construction et des entrepreneurs de voirie et de pavage, ainsi que celui des boulangers-pâtissiers.

Dégradation notable de l'activité dans le génie civil

Si le nombre des salariés occupés par les entrepreneurs de construction a régressé de quelque 170 unités, l'évolution du génie civil n'y est sûrement pas innocente. En effet, d'après les données du STATEC, l'activité du génie civil accuse une baisse de 14% en 2004. Cette dégradation semble être le résultat d'un recul de la demande des pouvoirs publics, les projets privés ne représentant qu'une part négligeable de ce marché spécifique.

Le développement de l'artisanat dépend de plus en plus de la main-d'œuvre frontalière

Des changements structurels s'opèrent au niveau de l'emploi du secteur: si l'artisanat recourait jusque dans un passé récent avant tout à la main-d'œuvre immigrée, la présence de travailleurs frontaliers dans les rangs des différents corps de métiers ne cesse de croître. Ainsi, leur part passe de 30% en 1995 à 41% en 2004 et suit donc une évolution similaire à celle de l'ensemble de l'économie.

Parmi le groupe des travailleurs frontaliers le rapport en-tre les salariés provenant des trois pays voisins est lui aussi en mouvement : si en 1995 les résidents français sont largement prépondérants (59%), leur part se rétrécit au fil du temps pour ne représenter que 53% en 2004, cette évolution se faisant au profit des frontaliers allemands et belges dont la part s'accroît.

La solidité du secteur se traduit à travers des taux de survie élevés

Une étude menée par la Chambre des Métiers montre que parmi les entreprises artisanales nouvellement créées 71% sont encore en vie 5 ans plus tard. Comparé aux taux calculés pour le département de la Moselle et l'Allemagne, qui s'établissent à respectivement 41% et 66%, le taux de survie plus élevé enregistré au Luxembourg est essentiellement la résultante d'un environnement économique plus favorable que dans les pays limitrophes et d'une bonne formation qualifiante.

Infos: www.cdm.lu.