77% des employés de Compass Luxembourg sont des femmes. Ce n’est pas pour cela qu’il est plus facile d’y instaurer l’égalité hommes-femmes, selon Carine Demangeon. (Photo: Compass)

77% des employés de Compass Luxembourg sont des femmes. Ce n’est pas pour cela qu’il est plus facile d’y instaurer l’égalité hommes-femmes, selon Carine Demangeon. (Photo: Compass)

Diminution de l’écart salarial, équipe paritaire à la direction… Depuis 2014, Compass Luxembourg œuvre pour l’égalité hommes-femmes, d’où sa recertification «Actions Positives». La prochaine étape passera par une meilleure inclusion des personnes handicapées.

Pour leurs actions mises en place pour promouvoir l’égalité hommes-femmes, huit entreprises luxembourgeoises doivent recevoir le label «Actions Positives» ce mercredi 9 décembre. Certaines pour la première fois, d’autres pour la seconde. Comme la société de services Compass Luxembourg. Sa directrice générale, , et sa responsable des ressources humaines, Mélanie Bardin, nous expliquent comment poursuivre le travail d’année en année pour l’égalité.

Pour vous, il s’agit d’une recertification «Actions Positives». Comment vos actions ont-elles évolué depuis la première, reçue en 2018?

Mélanie Bardin. – «Nous avons reçu le premier label en 2018, après avoir initié les démarches depuis 2014. Ce qui était intéressant, c’était d’avoir le support d’Actions Positives et leur accompagnement pour réaliser une enquête approfondie en interne, sur la perception des salariés et la mise en place de futures actions. Suite à cela, nous avons déployé 15 actions avec trois objectifs majeurs. Par exemple, sur le premier, l’égalité salariale, nous avons communiqué sur nos bons résultats en termes d’écart salarial. Le deuxième concerne l’accès aux prises de décision. Nous avons communiqué sur nos formations en interne pour que nos collaborateurs puissent se mobiliser. La complexité étant d’avoir 1.750 collaborateurs qui œuvrent chez plusieurs clients un peu partout au Luxembourg, donc il est vrai que nous n’avons pas une proximité si aisée. Le troisième objectif majeur, c’est tout ce qui concernait la conciliation vie privée-vie professionnelle. C’est passé par la formalisation des processus avant et après les congés parentaux, avec la mise en place d’entretiens de départ et de retour, pour que l’absence soit bien vécue.

«Nous avons autant d’hommes que de femmes au niveau de l’équipe de direction», souligne Mélanie Bardin, responsable des ressources humaines de Compass Luxembourg. (Photo: Compass)

«Nous avons autant d’hommes que de femmes au niveau de l’équipe de direction», souligne Mélanie Bardin, responsable des ressources humaines de Compass Luxembourg. (Photo: Compass)

Pour cette deuxième certification, la première grande action a été de regrouper nos délégués à l’égalité des chances pour travailler conjointement avec eux et leur faire prendre conscience des résultats et des problématiques nouvelles qui vont se poser à nous – par exemple le télétravail. Notre gros lancement pour cette année va être de travailler aussi sur le handicap et l’inclusion. Nous avons créé un guide pour favoriser l’embauche, l’intégration et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap au sein de Compass Group Luxembourg. La première action a été de partager ce guide à l’ensemble de nos équipes, et de mettre en place un groupe de travail pour le faire vivre et le faire grandir.

Peut-on dire que vous avez atteint 100% d’égalité salariale aujourd’hui?

M.B. – «D’après le ministère de l’Égalité, un delta de 5% au niveau de l’égalité de salaire entre hommes et femmes semble acceptable. Lors de la première enquête (avant 2018, ndlr), nous étions à -3,3% d’écart salarial. Sur la recertification, nous sommes passés à -1,2%. Avec une faveur pour les femmes à hauteur de 0,7%. Aussi, nous avons autant d’hommes que de femmes au niveau de l’équipe de direction.

Carine Demangeon. – «C’est une volonté et ce sont des choses auxquelles nous avons fait attention. Tous les ans, nous avons un comité de rémunération pour envisager la revue des packages salariaux. Nous avons remonté les packages des gens qui devaient l’être.

N’est-ce pas plus simple, pour une entreprise dont l’effectif se compose à 77% de femmes?

C.D. – «J’aurais tendance à dire que ça peut être plus compliqué, parce qu’on a plus de volume. Il y a plus de femmes, donc si on a une grosse disparité salariale, cela pourrait être un frein de vouloir réaligner les salaires des femmes.

Il est vrai qu’on aimerait, à l’inverse de certaines discussions, augmenter notre personnel masculin. Force est de constater que dans les statistiques sur les gens qui font ces études d’infirmier ou aide-soignant, il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes. Cela relève du challenge. De même, le métier du cleaning attire plus de femmes, mais ce n’est pas pour cela qu’on met un frein pour avoir des hommes. Au contraire, nous pensons que cela apporte un plus. Dans le domaine de la restauration, c’est un peu cliché mais, malheureusement, il y a beaucoup plus d’hommes cuisiniers que de femmes, même si on est très fiers d’en avoir et que nous les mettons en avant.

C’est plutôt lié à l’orientation d’éducation que les gens font. Nous sommes encore sur des tranches d’âge où c’était encore très marqué, très segmenté. Ce sont des choses qui vont peut-être, petit à petit, disparaître. Être à 50-50, c’est un idéal qui me plairait.

Vous œuvrez dans la restauration collective, le nettoyage, la santé… Rencontrez-vous plus de difficultés à instaurer l’égalité dans certains secteurs que d’autres?

C.D. – «C’est une volonté de l’entreprise. Pour nous, c’est quelque chose qui fait partie de nos valeurs. Nous essayons de ne pas faire de différences selon les secteurs. Ce qui fait la force de notre groupe.»