La moitié des entreprises artisanales interrogées ont fourni des biens ou des services à l’étranger. (Photo d’archives: Lala La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul)

La moitié des entreprises artisanales interrogées ont fourni des biens ou des services à l’étranger. (Photo d’archives: Lala La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul)

Info Paperjam – Malgré la crise, le nombre d’entreprises artisanales qui se lancent à l’étranger continue d’augmenter. Cela représente la moitié des sondés de la dernière enquête de la Chambre des métiers. Leur profil: des entreprises de plus de 50 salariés qui opèrent surtout dans la Grande Région.

40% en 2014, 41% en 2016, 38% en 2018, 50% en 2020: les entreprises artisanales du Luxembourg exportent de plus en plus chaque année. Un élan que le Covid n’est pas venu stopper, selon la dernière étude de la Chambre des métiers. «Les petites et moyennes entreprises ont été plus actives à l’étranger, souvent pour des projets ponctuels», explique Elke Hartmann, chef du service des conseils et services. Notamment dans la «rénovation de bâtiments». La crise pousse aussi les clients à faire appel à des «fournisseurs, prestataires et producteurs régionaux», analyse-t-elle, parlant d’une tendance vers le local qui perdurera.

1.073 entreprises ont répondu au sondage concernant l’année 2020, contre 5.305 . Sur un total de 8.031 entreprises artisanales en 2020. Les répondantes à la dernière enquête emploient au total 31.500 personnes et réalisent plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

49,07% affirment que la crise n’a eu aucun effet sur leur activité à l’étranger, et 4,67% relèvent un effet positif. Les 46,26% restant déclarent un effet négatif. Même si plus d’entreprises exportent, l’activité à l’étranger est restée constante pour 57% d’entre elles. Elle a augmenté pour 18% des entreprises interrogées, et diminué pour 26% d’entre elles.

Les entreprises artisanales réalisent en moyenne 15% de leur chiffre d’affaires à l’étranger – une part qui diminue de 3%. La Chambre des métiers parle d’une baisse non significative. «Les entreprises de taille restreinte n’ont souvent pas de stratégie d’exportation à long terme mais s’adaptent à leur clientèle. Le premier pas au-delà de la frontière se fait souvent en raison d’une demande spécifique du client.»

Communication et Grande Région

Le secteur de la communication est celui qui travaille le plus à l’étranger, à 71%. Viennent ensuite la mécanique (57%), la construction (52%), l’alimentation (35%) et la mode et beauté (27%). Ce sont toujours les plus grandes entreprises qui exportent le plus, même si la différence est légère: à 56% pour celles de 50 à 249 salariés, contre 44% pour celles de 0 salarié.

La Grande Région reste également le territoire privilégié: 37% de l’activité à l’étranger se fait en Belgique, 30% en France, 25% en Allemagne et 8% dans d’autres zones. Notamment les Pays-Bas (2%), le Portugal (1%), la Suisse (1%), les États-Unis (1%) et l’Asie (1%).

Les entreprises luxembourgeoises expliquent à 40% leur succès à l’étranger par les relations commerciales déjà existantes, et à 29% pour la qualité.

Pourquoi certaines entreprises n’exportent-elles pas? 67% des 536 concernées estiment que le marché luxembourgeois leur suffit. Les formalités administratives ne sont citées que par 24% d’entre elles.

La Chambre des métiers a aussi pris en charge deux fois plus de démarches administratives d’entreprises souhaitant se rendre à l’étranger en deux ans. Pour continuer de les guider,