La digitalisation accélère le développement de l'entrepreunariat: il faut moins de cinq jours pour avoir une autorisation d'établissement contre trois semaines il y a quelques années. Mais le ministre des Classes moyennes veut aller plus loin. (Photo: Shutterstock)

La digitalisation accélère le développement de l'entrepreunariat: il faut moins de cinq jours pour avoir une autorisation d'établissement contre trois semaines il y a quelques années. Mais le ministre des Classes moyennes veut aller plus loin. (Photo: Shutterstock)

Dix ans après le début de la digitalisation du ministère des Classes moyennes, le temps pour créer une entreprise est passé sous les cinq jours.

«À propos de la durée des procédures, le service des autorisations d’établissement avait besoin, il y a quelques années encore, d’à peu près trois semaines pour traiter un dossier. Aujourd’hui, nous sommes dans un délai maximal de cinq jours, pour autant que le dossier soit complet.»

Dans une réponse qu’il adresse au Pirate Sven Clement, le ministre des Classes moyennes, , constate que cela va «dans une bonne direction», même si «une grande partie des demandes d’autorisation se fait encore sur papier». Leur chiffre a même atteint un nouveau record l’an dernier (4.944).

«Parmi les explications», écrit le ministre, «les fondateurs d’entreprise étrangers s’adressent peu à Guichet.lu pour leurs dossiers, qui doivent continuer à être envoyés en format papier».

Pourquoi est-ce particulièrement important? Parce que les 32.000 entreprises artisanales, commerciales et issues du secteur Horeca, ainsi que certaines professions libérales, emploient près de 210.000 personnes, soit un peu plus de 55% de l’emploi intérieur. Ces dix dernières années, ces PME ont créé 30.000 nouveaux emplois.

La durée peut toutefois être très différente d’une société à une autre, nuance le ministre, selon que son fondateur peut se passer de notaire ou non, que la société a un impact sur l’environnement ou non et parce que le fondateur doit aussi aller s’inscrire au Centre commun de la sécurité sociale. «En raison de la complexité de cette étape et des très grosses implications sur l’assurance sociale des gens, c’est un avantage de conserver un contact physique avec l’administration», écrit M. Delles dans sa réponse.

Le ministre avait annoncé le 28 février un cinquième plan d’action en faveur des PME. Quelques jours plus tôt, le directeur de la Chambre de commerce, , avait proposé :

- étendre les régimes d’aide aux repreneurs qui font appel à des experts, les reprises représentent un potentiel de 200 entreprises par an lors des dix prochaines années, soit entre 7.500 et 8.000 emplois;

- sensibiliser les cédants;

- prévenir les faillites en permettant une intervention du ministère dans le centre de prévention de la House of Entrepreneurship et favoriser la «deuxième chance»;

- décliner le plan en fonction des spécificités sectorielles (horaires d’ouverture des commerçants, préjudice commercial lié à des chantiers, etc.);

- assortir chaque mesure d’un «business check» des mesures gouvernementales par les professionnels;

- favoriser l’accès aux aides pour les activités de recherche et de développement.

Certaines de ces mesures figurent déjà dans l’accord de coalition signé à l’automne.

66 e  place sur 190 au Doing Business...

Le 24 mars 2016,  avait présenté un quatrième plan en faveur des PME et de l’entrepreneuriat, huit ans après la dernière mise à jour de ces idées par Fernand Boden.

Finalement, le ministre des Classes moyennes écarte l’idée d’un congé sans solde de six mois pour se lancer dans le monde de l’entreprise, comme la Suède l’a imaginé.

 (sur 190) des pays les plus favorables à la création et la gestion d’entreprise, selon la Banque mondiale, entre la Colombie et le Costa Rica. Selon cet indicateur qui s’interroge sur les freins réglementaires, le Luxembourg occupe la 175e place dans l’obtention de crédits pour lancer son activité.

Mais des intentions en hausse

Le Luxembourg préfère regarder le , auquel il participe depuis quelques années. Celui-ci montre que la carrière d’entrepreneur apparaît de plus en plus comme une bonne idée au Luxembourg... qui ne se traduit pas (encore) en de véritables intentions. Les trois points bloquants, dit ce rapport, sont l’éducation à l’entrepreneuriat à l’école, l’accès aux financements et les dynamiques de marché d’un pays dont l’économie est largement ouverte et soumise à la concurrence.