Il coûte en moyenne 2.010 euros par an à un ménage pour se chauffer correctement. (Photo: Shutterstock)

Il coûte en moyenne 2.010 euros par an à un ménage pour se chauffer correctement. (Photo: Shutterstock)

Dans le premier numéro de 2021 de sa revue «Regards», le Statec s’intéresse à la facture énergétique des ménages au Luxembourg. Sur 10 ans, la facture reste stable.

4.020 euros: c’est en moyenne la facture énergétique des ménages luxembourgeois. Soit 335 euros par mois. Un budget se répartissant à parts égales entre le budget énergie du logement et celui du transport. Soit aussi 30 euros de moins par an par rapport à 2007. Pour les 37% des ménages ne consommant pas de carburant, le coût moyen des produits énergétiques atteignait en 2017 1.600 euros.

Si, entre 2007 et 2017, la facture est restée stable, la consommation d’énergie a décru au Luxembourg. «Une explication possible est l’amélioration continue de l’efficacité énergétique des bâtiments», pour le Statec. Pour qui les dépenses énergétiques des ménages sont donc plus influencées par la composante «prix des produits énergétiques» que par celle des «volumes consommés».

Et si les dépenses énergétiques des ménages ont connu deux pics, en 2008 et en 2013, les raisons sont dues à l’évolution des cours de l’énergie sur les marchés. Une hypothèse qui se confirme pour les ménages qui ont fait le choix du mazout pour leur chauffage. Leur facture progresse depuis 2016, alors que les prix de l’électricité et du gaz naturel baissent. Se chauffer à l’électricité coûtait en moyenne 1.129 euros par an à un ménage. La facture atteignait 1.693 euros si l’on avait fait le choix du gaz naturel, et 2.248 euros si l’on optait pour le mazout. D’où une désaffection compréhensible vis-à-vis de ce dernier. En 2007, 50% des ménages se chauffaient au mazout. Ils n’étaient plus que 27% en 2017.

Autre facteur déterminant sur l’évolution de la facture: la spécificité des logements. En 2017, les ménages vivant dans une maison ont dépensé en moyenne 2.356 euros par an pour l’énergie de leur logement, contre 1.310 euros par an pour les ménages habitant un appartement. Une facture qui a baissé depuis 2007, toujours à l’exception de ceux qui ont fait le choix du mazout, pour qui la facture a augmenté.

Composante-clé de cette baisse, l’efficacité énergétique des bâtiments. De ce point de vue, les maisons sont avantagées par rapport aux appartements. L’ancienneté de la construction joue, mais dans tous les cas de figure, les dépenses d’énergie par mètre carré sont plus élevées pour un appartement que pour une maison.

Fracture rurale

Autre critère déterminant: la zone de résidence. Les dépenses énergétiques des ménages sont plus élevées en zone rurale, constate le Statec.

Une différence qui s’explique, pour ce qui est du chauffage, par le fait que la majorité des ménages ruraux utilisent le mazout. Ce désavantage se constate également en matière de transport individuel. Les ménages ruraux sont les principales victimes de l’augmentation des prix des carburants observée entre 2007 et 2017. Alors que les dépenses énergétiques liées au transport étaient en moyenne de 1.831 euros par an pour un ménage urbain, elles sont de 2.269 euros par an pour un ménage rural.

Dernier critère: la taille du ménage. Les besoins énergétiques minimums font qu’un ménage d’une seule personne a des dépenses énergétiques moyennes plus élevées que les autres types de ménages. Si une personne seule dépense en moyenne par an 500 euros pour son électricité, ce montant est multiplié par 1,5 pour un couple, et par 2,2 pour un ménage de grande taille (trois adultes ou plus).