Au fil des ans, Grégory Gaudillot et Guillaume Steichen ont constitué une collection d’art contemporain avec laquelle ils aiment vivre au quotidien. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

Au fil des ans, Grégory Gaudillot et Guillaume Steichen ont constitué une collection d’art contemporain avec laquelle ils aiment vivre au quotidien. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

Guillaume Steichen et son conjoint Grégory Gaudillot achètent régulièrement de l’art. Jusqu’à avoir aujourd’hui constitué une petite collection avec laquelle ils vivent au quotidien.

L’art, Guillaume Steichen vit avec depuis longtemps. «Ma mère a fait les arts décoratifs à Strasbourg et m’a toujours emmené dans les musées et les expositions, explique-t-il. J’ai donc une affinité particulière avec les œuvres. Et déjà jeune, l’art était important pour moi.» En plus des expositions, il se rend régulièrement avec ses parents sur les foires d’art et d’antiquités, une passion qu’il partage aussi avec son conjoint. «Aujourd’hui, nous visitons ces foires en famille, confie Grégory Gaudillot, qui a volontiers pris goût à ces visites et découvertes artistiques. Nous allons ensemble à la Brafa ou à la Tefaf. Nous échangeons sur ce que nous découvrons. Ce sont les parents de Guillaume qui nous ont mis le pied à l’étrier, même si leurs goûts personnels vont plus vers les arts premiers ou asiatiques, et que nous sommes plus intéressés par l’art contemporain.»

Une collection diversifiée

Leur première œuvre, un travail de David Nash, a été acquise à l’occasion d’Art Cologne il y a une dizaine d’années. Depuis, d’autres pièces sont venues compléter leur collection. Dans leur appartement, il est possible de croiser un buste en écritures de Jaume Plensa, une œuvre murale d’Olafur Eliasson, une réinterprétation de la Petite Sirène en version masculine par Elmgreen & Dragset, un tableau sculpté de Stephan Balkenhol, un oiseau en poussière de Lionel Sabatté, une sculpture en verre de Jean-Michel Othoniel, Les Amants suspendus, qui sera bientôt rejointe par une seconde œuvre du même artiste, achetée récemment à l’occasion d’Art Paris. «Nous avons aussi quelques œuvres d’artistes luxembourgeois, précise Guillaume Steichen. Nous avons un tableau de Roland Quetsch, deux œuvres de Sardelli dont une acquise juste à la sortie du confinement à la Galerie Valerius, ou encore une photo de Martine Feipel et Jean Bechameil, qui étaient voisins de mon cabinet lorsqu’ils vivaient encore à Esch-sur-Alzette.»

Si, à première vue, la collection ne semble pas avoir de fil conducteur, plus menée par les coups de cœur que par une affinité envers une esthétique ou une période en particulier, on peut toutefois remarquer quelques traits communs: un intérêt pour la figure humaine et pour les œuvres qui jouent avec la lumière, que ce soit par la réflexion, la transparence ou la brillance. «Nous achetons des œuvres au gré de nos découvertes et veillons à nous entourer d’œuvres avec lesquelles nous avons envie de vivre», assure Guillaume Steichen. «Mais il faut aussi reconnaître que nous sommes par ailleurs un peu limités par le nombre de murs que nous avons, s’amuse à préciser Grégory Gaudillot. Nous vivons vraiment avec les œuvres que nous achetons, elles ne sont pas entreposées dans une réserve à l’extérieur de notre appartement. Aussi, quand nous en achetons une nouvelle, nous lui trouvons une place dans l’appartement, ce qui peut avoir comme conséquence de devoir déplacer d’autres œuvres. Cela nous donne l’occasion de changer un peu l’accrochage et de découvrir, avec un autre regard, des œuvres qui nous sont devenues familières.»

L’importance des galeries

Pour parfaire leurs connaissances, ils n’hésitent pas à visiter régu­lièrement les galeries, à discuter avec les galeristes, à participer aux vernissages, ou encore à voyager avec d’autres amis collectionneurs. «Nous avons par exemple participé à un voyage à Berlin que Patrick Majérus (également collectionneur au Luxembourg, ndlr) avait organisé. Par son intermédiaire, nous avons découvert des galeries que nous ne fréquentions pas encore, nous avons pu visiter des ateliers d’artistes. C’était un déplacement très enrichissant.»

Lorsqu’ils sont à Paris, ils aiment se rendre chez Perrotin ou Karsten Greve. À Berlin, ils visitent volontiers la galerie Neugerriemschneider.

À Luxembourg, ils fréquentent principalement Nosbaum Reding et Ceysson & Bénétière. «Nous suivons aussi certains professionnels dont nous apprécions le travail et la relation. C’est le cas par exemple d’une ancienne collaboratrice de la galerie Perrotin qui est partie à Berlin. C’est par son intermédiaire que nous avons découvert le travail de Jeppe Hein dont nous avons acquis une œuvre qui est un hommage au Concetto spaziale de Lucio Fontana.»

Par contre, la relation directe avec les artistes n’est pas nécessairement une priorité. «Je ne cherche pas à tout prix à rencontrer les artistes. J’ai une forme de timidité par rapport à cela. Je discute plus facilement avec les galeristes, confie Guillaume Steichen. En fait pour le moment, je ne me suis jamais encore considéré comme collectionneur. Nous aimons simplement vivre avec de l’art autour de nous, ce qui nous apporte beaucoup de plaisir», conclut-il.

Cet article a été rédigé pour le supplément «Luxembourg Art Week» de l’édition magazine de  qui est parue le 28 octobre 2020.

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