«Cabaret» signe le retour des comédies musicales incontournables, notamment pour la Saint-Sylvestre. (Photo: Pamela Raith)

«Cabaret» signe le retour des comédies musicales incontournables, notamment pour la Saint-Sylvestre. (Photo: Pamela Raith)

En présentant ce lundi 20 mai leur future saison 2019/2020, les Théâtres de la Ville de Luxembourg ont montré une fois de plus que leur envie de rayonner et de contenter le public luxembourgeois était loin d’avoir atteint sa limite.

C’est en effet sous la forme d’un véritable cour magistral de présentation que le directeur des Théâtres de la Ville a présenté cette nouvelle saison très ambitieuse, alternant entre quatre langues et se souvenant sans sourciller des moindres personnes impliquées dans la création de ce cycle de spectacles.

Un cycle qui voit, entre autres, le retour de la toujours très attendue comédie musicale de fin d’année, avec rien de moins que le célébrissime «Cabaret», qui a porté Liza Minnelli au firmament cinématographique en 1972. La pièce, qui a remporté 13 Tony Awards depuis sa première à Broadway, suit les aventures nocturnes de la meneuse de revue Sally Bowles et de son entourage, aussi sulfureux que le Berlin de 1931 et son «Kit Kat Klub», où la chanteuse se produit.

Les grands classiques immanquables

Outre ce classique des classiques proposé au Grand Théâtre lors de 12 représentations, les pièces du répertoire classique constitueront à nouveau une force vive des programmes de l’opéra et du théâtre, notamment grâce à Myriam Muller qui, après un «Breaking the waves» acclamé par la critique, mettra cette fois en scène «Ivanov» de Tchekhov, avec un casting rassemblant un large panel d’artistes locaux.

«Ruy Blas» de Victor Hugo sera également présenté en décembre, en coproduction avec le Théâtre de Liège, et le metteur en scène Jean-François Sivadier sera également de retour avec «Un ennemi du peuple» d’Henrik Ibsen, après avoir convaincu le public grand-ducal avec ses réalisations plus opératiques «Don Giovanni» ou encore «Madame Butterfly».

Dans cette dynamique de retour attendu, le Koor Opera Ballet Vlaanderen – qui vient de triompher à Luxembourg avec «Les Pêcheurs de perles» de Bizet – accompagnera en novembre l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg dans le «Macbeth» de Giuseppe Verdi. En avril, enfin, une nouvelle collaboration avec l’English National Opera mettra à l’honneur l’œuvre classique tchèque «Rusalka» d’Antonín Dvorák, qui reprend le conte de La Petite Sirène.

La danse toujours au top

La programmation «danse» des Théâtres de la Ville brille par sa qualité dans tout le pays depuis des années déjà, une réputation qui n’est pas près de ternir au vu de ce qui attend les spectateurs la saison prochaine. Une saison qui débutera avec des variations autour de l’œuvre de Vivaldi, avant de prendre des accents chauds avec la production pour 10 danseurs «Inoah» de Bruno Beltrão et du Grupo de Rua.

En décembre, la pointure mondiale Blanca Li présentera «Elektrik», pièce inspirée de la danse électro, adulée aussi vite que décriée aux débuts des années 2000, mais qui n’a cessé de se réinventer depuis. Habitué des lieux, le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui sera également de retour avec le danseur d’inspiration irlandaise Colin Dunne.

Puis Wim Vandekeybus, que Tom Leick «essaye de faire venir depuis plusieurs années à Luxembourg», proposera – enfin – sa création «TrapTown», avec sa compagnie Ultima Vez, une pièce inspirée comme souvent dans le travail du chorégraphe, par les mythes anciens. S’enchaîneront ensuite jusqu’à la fin de la saison un éventail de représentations, impressionnant dans son prestige et sa variété, s’articulant autour du flamenco comme du hip-hop, de la musique expérimentale et des tubes de Sting, de talents émergents comme Simone Mousset ou d’autres grands noms de la scène internationale comme Marco Goecke, Anne Teresa de Keersmaeker ou Michael Clarke...

Simone Mousset, issue du programme Talent Lab, présentera «The Passion of Andrea 2». (Photo: Nadya Gorodetskaya)

Simone Mousset, issue du programme Talent Lab, présentera «The Passion of Andrea 2». (Photo: Nadya Gorodetskaya)

Toutes les facettes du théâtre

Pour cette saison 2019/2020, le théâtre est plus que jamais considéré dans toutes ses mouvances, inspirations et promesses, et avec deux focus: l’Europe et la violence. La saison débutera avec une adaptation de l’histoire du chanteur Charles Aznavour, mise en scène par Gaëtan Vassart dans le cadre du programme «Capucins Libre»; suivie de «Ionesco Suite», mis en scène par l’excellent Emmanuel Demarcy-Mota.

Autre temps fort théâtral: le triptyque de Don DeLillo et Julien Gosselin en novembre, interprété par la compagnie de ce dernier, «Si vous pouviez lécher mon cœur», dont chaque pièce se concentre à sa manière sur une histoire du terrorisme. Gosselin y interrogera également les relations entre cinéma, vidéo et théâtre. Le programme mettra également en avant les créations en allemand, luxembourgeois et anglais, avec par exemple, dans ce dernier cas, «The Strange Tale of Charlie Chaplin and Stan Laurel», qui promet un humour très «british».

Le portugais aura lui aussi son heure de gloire avec, en fin de saison, «What if they went to Moscow?/Et si elles y allaient, à Moscou?», une production originale dans la langue de Camões, inspirée par «Les Trois sœurs» de Tchekhov et composée de deux parties simultanées et consécutives, le tout conceptualisé par Christiane Jatahy...

Il s’avère presque impossible de parler de la saison de manière aussi exhaustive et érudite que Tom Leick, tant elle semble regorger de collaborations prestigieuses, de thématiques actuelles, d’anecdotes savoureuses et de surprises, même pour le directeur des Théâtres de la Ville.

Cette combinaison explosive devrait en tous cas conforter l’institution dans son évolution clairement positive et rappelée sur scène par , bourgmestre de la Ville de Luxembourg: 52.692 spectateurs, un taux de remplissage moyen de 87% ainsi qu’environ 2.000 nouveaux spectateurs à ce jour pour la saison en cours...

Mme Polfer a également tenu à rendre hommage aux ateliers des Théâtres de la Ville, dont les réalisations ont été amenées à voyager en Belgique et en France pour «Breaking the waves» avec 10 représentations au total, et 12 représentations au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris pour «En Silence». Quant à Tom Leick, il réaffirme sa volonté d’«investir dans les Hommes et les créations, afin de faire rayonner la signature unique de la scène luxembourgeoise, ouverte aux autres et multilingue».

Programme complet et informations pratiques: