Myriam Assebane a créé Byoo Store à la fin de l’année 2018 avec son frère Younes, après une campagne de «crowdfunding» qui lui a permis de rassembler 7.500 euros. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Myriam Assebane a créé Byoo Store à la fin de l’année 2018 avec son frère Younes, après une campagne de «crowdfunding» qui lui a permis de rassembler 7.500 euros. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Fondé il y a un peu plus d’un an, Byoo Store est un site de vente en ligne qui regroupe des marques dont les produits – vêtements, décorations, crèmes – répondent à des critères écoresponsables.

«Militant, mais pas culpabilisant.» C’est la volonté à l’origine de la création de Byoo Store, une plateforme internet proposant à la vente une cinquantaine de marques «éthiques et responsables».

Vêtements, produits de beauté ou objets pour la maison: tous les produits proposés doivent répondre à une charte éthique, qui établit une dizaine de critères sociaux et environnementaux.

Myriam Assebane, 28 ans, est, avec son frère Younes qui s’occupe de la maintenance du site, la cofondatrice de Byoo Store. L’idée lui est venue après le visionnage de «The True Cost», un documentaire sur l’industrie du textile, qui lui fait prendre conscience du problème de la mode, «la deuxième industrie la plus polluante au monde».

Alors qu’elle travaille dans le recrutement, elle décide, en parallèle de son emploi, de réfléchir au sujet. «J’ai identifié des centaines de marques et j’ai eu l’idée de les rassembler sur une seule plateforme», explique-t-elle. Une campagne de crowdfunding lui permet de rassembler 7.500 euros. De quoi financer le site web. Byoo Store voit le jour à la fin de l’année 2018.

«Comme une marketplace»

«On fonctionne comme une marketplace», détaille Myriam Assebane. «Nous n’avons pas de stock, nous faisons juste le lien, donc il y a moins de risques, et une empreinte carbone plus faible.»

Byoo Store vend essentiellement des produits issus de petits ateliers, originaires de Paris ou de Milan. «Nous ne travaillons qu’avec des petites marques», assure Myriam. «Nous jugeons si leur démarche est réelle et authentique.» La réputation des labels qui les certifient est aussi très importante pour évaluer le sérieux de la marque.

Le projet était à l’origine de mettre en place un écoscore, permettant un calcul de l’impact sur l’environnement d’un achat écoresponsable en prenant en compte différents critères, comme l’eau, l’énergie, l’empreinte carbone ou les pesticides utilisés. Un projet finalement trop ambitieux: «Ces données sont très difficiles à obtenir. C’est découdre tout le processus de production, qui est très opaque», reconnaît Myriam.

Un contrôle exhaustif impossible

Un contrôle exhaustif est donc impossible. «Nous sommes en bout de chaîne, nous ne pouvons pas tout vérifier, notamment la provenance des matières premières. Mais nous n’avons jamais eu de retours négatifs ou de soucis», assure-t-elle.

En plus de l’activité en ligne, Byoo Store organise aussi des ventes événementielles, réunissant des créateurs écoresponsables. «L’idée est de créer des lieux de rencontre et d’échange, pas seulement consacrés à l’achat, avec des ateliers et des conférences», explique Myriam.

L’entreprise se rémunère avec des commissions de 20% sur les ventes en ligne et le paiement de frais par les créateurs participant aux événements.

«Les commissions sont faibles, donc on doit faire du volume de vente, ce qui est difficile puisque nos produits sont chers», déclare Myriam. «Mais nous expliquons pourquoi. Et nos vêtements sont durables, donc l’idée est qu’ils durent. Pour moi, la meilleure façon de consommer est d’être attentif aux produits et de ne pas beaucoup consommer.»

Ventes en hausse

Si l’entreprise n’est bien sûr pas encore rentable sur l’année 2019, Myriam espère que le seuil de rentabilité sera atteint en 2020. «Les ventes en ligne ont augmenté de plus de 50% sur une année, ce qui est très encourageant», estime-t-elle. Et avec environ 200 visites par jour, un taux de fidélisation de 30% et un taux de conversion autour de 3%, elle est confiante.

«Il y a un engouement pour la consommation responsable, mais nous restons minoritaires», constate Myriam. «Il y a un gros travail à réaliser sur l’éducation et la sensibilisation.» Ce à quoi tâche de participer Byoo Store, à sa manière: «Nous ne voulons pas donner de leçons mais, en offrant des alternatives, apporter une solution.»

En tout cas, Myriam Assebane ne ménage pas ses efforts pour mener son projet à bien. En parallèle de son emploi, elle assure travailler les soirs, les week-ends et les vacances. «Mais j’adore! C’est l’entrepreneuriat qui me ‘drive’», assure-t-elle.