Till Lindemann, le chanteur et leader du groupe, est aussi devenu un spécialiste de la pyrotechnie. (Photo: Capture d’écran/Youtube)

Till Lindemann, le chanteur et leader du groupe, est aussi devenu un spécialiste de la pyrotechnie. (Photo: Capture d’écran/Youtube)

La plaine de Roeser s’apprête à accueillir samedi le groupe Rammstein pour un concert à guichet fermé. 18.000 personnes sont attendues pour un show qui se prépare depuis la fin de l’année dernière par l’équipe de den Atelier.

J-2 pour les amateurs du plus connu des groupes allemands. Rammstein s’apprête à débarquer avec un son «metal» que ses fans lui connaissent si bien et qu’ils retrouvent dans un nouvel album éponyme présenté lors d’une tournée en cours jusqu’en 2020. Celle des grands stades européens – «Europe Stadium Tour».

Décrocher une date à Roeser, en dehors d’un stade, est forcément une satisfaction pour l’équipe de den Atelier, à l’origine de cette organisation. «Le Luxembourg est de loin le plus petit concert de toute la tournée», déclare , associé et cofondateur de den Atelier.

«Toute leur tournée est réalisée avec des organisateurs indépendants. Nous avions déjà eu le plaisir de travailler deux fois avec eux à la Rockhal. Ils ont d’ailleurs le même manager que Kraftwerk, c’est aussi une question de réseau.»

L’autre groupe allemand d’anthologie, dans la musique électronique cette fois, s’est produit le 9 juillet dernier à Neimënster. Là aussi avec den Atelier aux manettes.

Retour à Rammstein. Scène démesurée, show pyrotechnique que le chanteur Till Lindemann maîtrise lui-même, scène gigantesque et sono adaptée… leurs prestations sont de tous les superlatifs et justifient largement le prix d’un billet à une centaine d’euros. Un prix que l’on retrouve d’ailleurs dès qu’il s’agit d’un artiste solo ou d’un groupe de niveau international.

«Rammstein a une façon particulière de travailler dans la mesure où le groupe décide et contrôle quasiment toute l’organisation, y compris le prix du billet», ajoute Laurent Loschetter. «Notre marge de manœuvre se situe dans la gestion logistique et l’encadrement du public en local.» Pour un budget qui s’estime plutôt en million qu’en centaines de milliers d’euros.

Un site mythique

Pour l’équipe de den Atelier, ce concert qui réunira 18.000 personnes est aussi l’occasion de retrouver un site mythique pour les mélomanes: la plaine de Roeser, où le festival Rock-A-Field .

«Le concert de Rammstein est important pour nous, car il soude véritablement une bonne équipe. C’est beaucoup de stress, mais c’est avant tout du plaisir», souligne Laurent Loschetter, qui s’est rendu à Bern début juin pour aller voir un concert de la tournée du groupe. Récemment, Rammstein s’est produit à Bruxelles au stade Roi Baudouin. «Au niveau logistique et de la scène, on parle du plus gros concert qui n’ait jamais eu lieu au Luxembourg.»

Un montage qui s’anticipe plusieurs mois en amont. «Les premières visites techniques sur site remontent à novembre dernier. Le travail physique a commencé il y a une semaine avec la préparation du site. La journée de jeudi était dédiée au montage de la scène», précise Laurent Loschetter. «Le jour du concert, nous serons 800 personnes sur le site.»

Un concert et un groupe qui ne laissent pas indifférents

Outre les bénévoles, la commune de Roeser et ses services sont mis à contribution. Comme au temps du festival, qui ne renaîtra pourtant pas de ses cendres, même si l’envie ne manque pas.

«Les festivals de taille moyenne comme l’était le Rock-A-Field sont véritablement en train de péricliter», observe Laurent Loschetter. «Les plus gros se portent de mieux en mieux, mais ils appartiennent aux plus grands groupes d’organisation. En créant l’événement avec un concert d’ampleur comme Rammstein et en proposant une alternative comme le Siren’s Call (organisé pour la deuxième fois le 29 juin dernier à Neimënster), nous parvenons à nous faire plaisir tout en gardant le cap financier.»

Ce 15e concert sur le site de Roeser a été précédé d’une question parlementaire quant à l’éventuel risque d’incendie en raison des effets pyrotechniques utilisés par le groupe.

«Le départ de feu sera ultra contrôlé, nous sommes passés par toutes les autorisations et aucune autorité n’a émis d’opposition. Au contraire, la préparation s’est effectuée dans une pleine collaboration», souligne Laurent Loschetter.

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) est quant à elle montée au créneau sur le prix du parking «premium», à proximité du site: 20 euros.

«Vous pouvez venir à quatre ou cinq dans la voiture», tempère Laurent Loschetter, qui souligne que des alternatives de transports en commun sont mises en place pour rendre le déplacement démocratique. «Nous proposons un service de bus pour 5 euros au départ du P+R Bouillon.»

Et pour organiser son déplacement, «tous les tickets d’entrée pour le concert (…) sont reconnus valables comme titres de transport dans les moyens de transport public. Le jour de l’événement, les tickets ont la même validité qu’un billet longue durée en 2e classe», .

Un concert qui se voudra respectueux de l’environnement selon les organisateurs, qui bénéficient déjà du pour leur salle de Hollerich.

Qu’on aime ou pas le metal, les musiciens de Rammstein – originaires d’Allemagne de l’Est – ne laissent jamais indifférent et utilisent souvent des images provocantes dans leurs clips. Comme l’allusion aux camps de concentration dans un de leurs clips récents, intitulé «Deutschland», qui leur a valu un lot de critiques acerbes.

Interrogé régulièrement au sujet de l’orientation droitière du groupe, son leader et chanteur, Till Lindemann, s’en est toujours défendu. Gageons que la meilleure réponse à cette question est la chanson «Links 2,3,4», dans laquelle le chanteur martèle que son cœur «penche à gauche». The show must go on!