Scène de concert à Berlin. (Photo: WW+)

Scène de concert à Berlin. (Photo: WW+)

Dans quel contexte avez-vous reçu ces projets, à savoir le Square Mile à Belval, la scène de spectacle Jardins du Monde à Berlin et la réhabilitation du vieux bâtiment de la poste à Trèves?

«Pour le premier, il s’agissait d’une consultation rémunérée en 2010 sur invitation de l’Agora pour restructurer l’axe central du Square Mile à Belval, afin d’optimiser les structures pour mieux pouvoir le développer et subvenir au marché immobilier du Luxembourg (dimensions du projet: 9,5ha, surface totale brute: 175.000m2).

Pour le deuxième, c’est arrivé après avoir gagné le concours du Centre des visiteurs des Jardins du Monde et de l’exposition internationale des espaces paysagers IGA 2017 à Berlin. Nous étions invités à participer au concours restreint pour la scène de spectacle à proximité directe du Centre des visiteurs (concours en 2013, surface totale brute: 730m2).

Pour le troisième, c’était un concours restreint sur invitation pour la reconversion du vieux bâtiment de la poste situé au Kornmarkt à Trèves (concours réalisé en 2012, surface totale brute: 16.850m2).

Quels sont les points forts de ces projets?

«Pour le Square Mile, l’astuce dans notre projet était de présenter un urbanisme favorisant un développement rapide avec des structures et des surfaces adaptées à l’échelle luxembourgeoise et des parcellaires accueillant des bâtiments de plus ou moins 5.000m2 au lieu de 22.000m2, affinés avec des tours en tant que bâtiments iconiques à développer à partir du moment où une vraie vie se serait installée sur le Square Mile.

Présenter un urbanisme avec des structures et des surfaces adaptées à l’échelle luxembourgeoise.

Jean-Luc Wagner, architecte WW+

Le projet à Berlin, d’une simplicité élégante, joue et s’intègre harmonieusement dans la topographie du site tout en protégeant les logements avoisinants et s’ouvrant sur le site entier de l’événement de la IGA 2017.

Pour le concours de la poste, notre approche était de ne pas effectuer uniquement une rénovation du bâtiment, mais de le convertir doucement afin de l’intégrer à nouveau dans la vie quotidienne du centre de Trèves. Le rez-de-chaussée devait accueillir des commerces longeant une allée autour de la cour intérieure, emblématique du vieux bâtiment. La programmation prévoyait également l’installation d’un hôtel ou d’un boarding house ainsi que des surfaces de bureaux. Nous nous sommes inspirés de projets, bien qu’à plus grande échelle, comme les Fünf Höfe à Munich de Herzog et de Meuron, ou les Hackesche Höfe à Berlin.

Vieille porte à Trèves

Pourquoi, d’après vous, ces projets n’ont-ils pas pu se réaliser?

«À Belval, le souhait du jury était de garder les hauts fourneaux d’un point de vue historique, les bâtiments de la RBC ainsi que la Maison du savoir comme seules structures représentatives et bâtiments phares sur le site.

Pour Berlin, le choix du jury s’est porté sur un projet de forme architecturale plus organique afin de se différencier de notre Centre des visiteurs et afin de montrer également une diversité dans l’architecture sur le site de l’exposition.

Et à Trèves, le projet s’est réalisé partiellement, mais pour nous, la partie la plus intéressante du 'loop' autour de la vieille cour intérieure ne s’est pas faite. Le projet a, par contre, été réalisé au fur et à mesure que nous avons trouvé des locataires dont les souhaits individuels ont été suivis en sacrifiant le concept global du projet du concours. La conséquence qui en résulte est qu’aujourd’hui on peine à faire vivre cette cour intérieure du bâtiment ainsi que les commerces et restaurants qui sont desservis à travers celle-ci.»

Les inscriptions sont encore ouvertes pour le 10×6 Architecture sur le site du Paperjam Club.