Nancy Thomas et Christian Scharff, respectivement directrice et président d’IMS Luxembourg, réseau qui veille à inspirer des pratiques responsables auprès des entreprises. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Nancy Thomas et Christian Scharff, respectivement directrice et président d’IMS Luxembourg, réseau qui veille à inspirer des pratiques responsables auprès des entreprises. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

M. Scharff, Mme Thomas, au cours des 10 années d’existence d’IMS, comment avez-vous vu évoluer la notion de RSE au Luxembourg?

«Lorsqu’IMS a été créée, la notion de RSE était méconnue de la plupart des acteurs, voire inconnue. Elle était alors considérée comme un ‘nice to have’, comme une démarche mise en place par l’entreprise pour renvoyer une bonne image d’elle-même. Durant les premières années, nous nous sommes donc attachés à vulgariser le concept.

Au début des années 2010, nous avons assisté à un véritable basculement. Depuis, les acteurs économiques ont pris conscience que la RSE fait véritablement partie de la stratégie globale d’une entreprise. On voit d’ailleurs émerger certaines règlementations en la matière. Les grandes entreprises, par exemple, doivent produire un reporting extra-financier, qui prend en compte les conséquences de leur activité sur la société.

Lorsqu’IMS a été créée, la notion de RSE était méconnue de la plupart des acteurs, voire inconnue. Elle était considérée comme un ‘nice to have’.

Christian Scharff, président d’IMS Luxembourg

Dix ans après sa création, notre réseau regroupe 120 membres, représentant 15% de la masse salariale luxembourgeoise. Nous avons la chance de rassembler des sociétés reconnues – qui agissent en tant que locomotives – mais également des entreprises publiques et des PME. Toutes sont actives dans des secteurs variés, favorisant ainsi l’innovation sociale et le partage d’expériences.

Quels sont les projets qui jalonneront les prochaines années d’IMS?

«Si les concepts liés à la RSE sont aujourd’hui compris, les pratiques responsables restent parfois encore trop anecdotiques. Elles doivent désormais s’inscrire dans l’ADN de l’entreprise et toucher tous ses domaines, afin de développer un modèle durable.

Si les concepts liés à la RSE sont aujourd’hui compris, les pratiques restent parfois encore trop anecdotiques. Nous devons continuer à mettre en place des actions à une plus grande échelle.

Nancy Thomas, directrice d’IMS Luxembourg

À cet égard, nous allons continuer à développer et renforcer les projets collaboratifs initiés ces dernières années – qu’il s’agisse du Pacte Climat, de Part & Act, de la Charte de la Diversité, ... – avec pour ambition d’aider les entreprises à devenir elles-mêmes actrices de leur RSE.

Lors de la précédente édition du Sustainability Forum que vous organisez, Jeremy Rifkin a présenté les résultats de l’étude concernant la troisième révolution industrielle au Luxembourg. Un an plus tard, en tant que partie prenante du projet, quel bilan pouvez-vous tirer quant à son avancement?

«La mise en place de la troisième révolution industrielle est un chantier gigantesque qui doit être porté par tous les acteurs de la société sur le long terme. Le gouvernement a pris le sujet très au sérieux. De notre côté, nous avons choisi de travailler plus particulièrement sur la mobilité et l’économie du partage, en collaboration avec d’autres territoires européens impliqués dans des projets similaires. Il y a une vraie volonté d’avancer.»

Le Sustainability Forum 2017, ouvert à tous, s’inscrit dans cette démarche. Le programme, très rythmé, consacrera un temps fort à la troisième révolution industrielle, notamment à travers l’initiative People’s Vote Projects. 48 candidatures ont été déposées: cela prouve que les entreprises ont pris le sujet à bras-le-corps. L’idée est de diffuser les pratiques mises en place par certains acteurs déjà sensibilisés pour que d’autres s’en inspirent et puissent, à leur tour, faire évoluer leur mode de fonctionnement.