Gilbert Théato (myenergy): «Le programme gouvernemental va dans la bonne direction.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Gilbert Théato (myenergy): «Le programme gouvernemental va dans la bonne direction.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Monsieur Théato, quels seront les points forts à attendre de l’édition 2014 des Myenergy Days? 

«Chaque année, nous essayons de donner une thématique un peu plus spécifique à ce salon, dont le but premier est de traiter de la rénovation énergétique des bâtiments.

Nous avons pu noter, au fil des ans, que c’est l’ensemble du secteur qui évolue dans sa réflexion, avec une recherche de projets plus qualitatifs qui ne prennent pas uniquement en compte que le volet énergie, mais la durabilité. Il y a une vision plus globale des bâtiments, ce qui se décline dans une approche de construction durable, notamment dans le choix des matériaux utilisés qui sont plus écologiques.

Nous insistons aussi sur le fait que ce salon n’est pas seulement une foire conventionnelle, où l’on peut flâner. Nous cherchons également à fournir des informations ciblées au travers de mini-conférences qui s’adressent tout autant au grand public qu’aux professionnels. Il y a également des démonstrations pratiques pendant tout le salon, sur deux structures grandeur nature: une qui sera rénovée avec des matériaux traditionnels et une autre avec des matériaux durables.

Et puis plus spécifiquement, vendredi, il y aura une journée professionnelle avec la présence d’experts nationaux et internationaux.

À partir de 2017, toute nouvelle construction de bâtiment d’habitation devra être en standard passif. Selon vous, les acteurs du marché seront-ils prêts, au Luxembourg, pour une telle échéance?

«Cela concerne en premier lieu, en effet, les nouvelles constructions. Mais si les acteurs savent faire du AAA pour le neuf, ils sauront aussi être à la page pour la rénovation. D’une manière globale, le secteur est déjà bien avancé dans cette réflexion. Du reste, avec la Chambre des métiers et l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB), nous sommes impliqués dans le projet LuxBuild 2020, qui est un projet européen, mais qui est pris en mains au niveau national par chaque État. Il s’agit de préparer les acteurs du secteur, en particulier les cols bleus qui travaillent sur les chantiers, aux attentes en matière de construction passive et de rénovation poussée.

Une feuille de route a été établie cet automne et nous sommes désormais dans la phase de préparation de la mise en œuvre de cette feuille de route, avec notamment des mesures en matière de formation de base et de formation continue. Mais il s’agit, aussi, de travailler sur les mentalités. Et là, il y a beaucoup de travail en vue, afin de convaincre les gens du bien-fondé d’une telle démarche. D’ici deux ou trois mois, nous devrions avoir le feu vert de la Commission européenne.

Que pensez-vous du programme gouvernemental en matière d’énergies renouvelables?

«Il est particulièrement exigeant, dans la lignée du plan énergie renouvelable déposé il y a quelques années et qui définit comment le Luxembourg compte atteindre le seuil des 11% d’énergies renouvelables utilisées à l’horizon 2020. Il s’agit d’un objectif très ambitieux pour un pays comme le nôtre qui ne dispose pas de grandes ressources d’énergie renouvelable.

Mais à côté de ça, il ne faut pas perdre de vue les 89% restants! Le potentiel réside alors dans l’amélioration de l’efficacité énergétique, qui nous aidera à atteindre des buts encore plus performants que dans les énergies renouvelables.

Le programme prévoit aussi beaucoup d’autres choses. Il va, en tous les cas, dans la bonne direction…»

Le salon myenergy days, du 21 au 23 mars 2014 à Luxexpo.