Guy Ertz, chief investment advisor au sein de BGL BNP Paribas. (Photo: BGL BNP Paribas)

Guy Ertz, chief investment advisor au sein de BGL BNP Paribas. (Photo: BGL BNP Paribas)

Guy Ertz analyse le futur des marchés actions pour 2020, dans sa chronique financière.

Diminution des risques politiques

Les États-Unis et la Chine vont probablement signer un accord partiel ouvrant la porte à un cessez-le-feu plus durable. Toutes les questions stratégiques ne seront pas réglées, mais une trêve devrait être décrétée au moins pour la période jusqu’aux élections américaines en novembre 2020. Du côté du Brexit, les élections du 12 décembre représentent une étape décisive. Le plus important pour les marchés financiers est que le risque de Brexit sans accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni a beaucoup diminué après les différents votes au Parlement et le nouvel accord avec l’UE.

Stabilisation des indicateurs économiques avancés

Les indicateurs avancés d’activité économique ont connu une stabilisation, et dans certains cas une hausse. Les marchés financiers guettent tout signe d’amélioration dans une optique d’anticiper un changement de tendance. Une détérioration moins rapide est déjà un signal majeur. C’est précisément ce que nous avons observé les dernières semaines.

Nous attendons une amélioration additionnelle de la conjoncture, les prochains mois, alimentée par une consommation privée soutenue par des taux de chômage faibles dans la plupart des économies. Nous sommes donc confiants quant à notre scénario de croissance économique modérée dans les économies matures excluant la récession pour 2019 et 2020. À ce stade, nous estimons que la contribution de programmes de relance des gouvernements sera assez modérée, mais ce volet pourrait offrir des surprises positives.

Les politiques monétaires soutiennent les marchés

Les banques centrales maintiennent des politiques monétaires très accommodantes. La Banque centrale américaine a baissé ses taux directeurs en octobre. Elle devrait poursuivre avec deux baisses supplémentaires de taux en 2020. La BCE continue à utiliser tous les outils à sa disposition pour lutter contre le niveau d’inflation trop bas.

Il s’agit de taux officiels négatifs, de conditions de financement TLTRO (Targeted Longer-Term Refinancing Operations) particulièrement favorables, un système de «tiering» pour aider les banques et surtout la reprise des achats d’obligations pour 20 milliards par mois. Par ailleurs, nous anticipons que plusieurs banques centrales dans les économies émergentes vont baisser leur taux, amplifiant les mesures accommodantes déjà implémentées récemment.

La valorisation des marchés reste attractive surtout par rapport aux obligations

À l’exception des marchés américains, la plupart des marchés des pays industrialisés restent attractifs en comparaison historique sur base du ratio «cours sur bénéfices». Un autre critère qui devrait soutenir l’appétit des investisseurs pour les actions est le rendement du dividende.

En effet, dans les marchés européens, ce rendement est de plus de 3%, ce qui se compare à un rendement à maturité moyen des obligations d’entreprises de moins de 1%. Dans d’autres marchés, cette différence est moins extrême, mais reste proche de records historiques. Ceci devrait offrir un soutien additionnel aux marchés actions les prochains mois sachant que nous n’anticipons pas de hausse substantielle des rendements obligataires sur un horizon d’un an, voire plus.

Conclusion

Le contexte économique et financier s’est nettement amélioré les dernières semaines. Certains marchés actions semblent quelque peu surachetés à court terme, mais l’analyse technique montre une embellie plus structurelle. En effet, les moyennes mobiles montrent en général un point d’inflexion et des tendances haussières. Les marchés actions ont donc plus de potentiel haussier, en particulier pour la zone euro, les États-Unis, la Grande-Bretagne et les pays émergents (fonds diversifiés).