La technologie, l’innovation et l’investissement seront les outils-clés pour arriver à dépasser les énergies fossiles. (Photo: Shutterstock)

La technologie, l’innovation et l’investissement seront les outils-clés pour arriver à dépasser les énergies fossiles. (Photo: Shutterstock)

Que retenir de la 15e édition de la Journée de l’économie? Que si le temps presse, la volonté est là et que des outils existent pour mener une transition en bon ordre vers une économie durable. Le plus dur réside dans la mise en œuvre.

Le constat n’est remis en cause par personne: «On ne prend pas assez en compte la gravité de la situation», résume Ann Pettifor, économiste spécialiste du Green New Deal.

Pour elle, si on veut arriver à une économie stable, c’est-à-dire trouver un équilibre entre «nos besoins infinis et les ressources finies», il va falloir changer de comportement et privilégier dans la consommation les besoins au détriment des envies. Ce qui ne sera pas une chose facile. Pour , directeur de l’Observatoire de la compétitivité – et à ce titre co-organisateur de la Journée de l’économie avec la Fedil et PwC Luxembourg –, «nous sommes dans une société de consommation et tout est fait pour que nous consommions beaucoup, et pas forcément des choses dont nous avons besoin… Cela va être très difficile de faire cette distinction entre ce dont on a vraiment besoin et ce qu’on achète pour se faire plaisir.»

À court terme, la solution ne passera donc pas par le consommateur. Il y a tout un travail d’éducation à faire, convient-il avec Gaston Trauffler, head of industrial policy à la Fedil, et , partner, clients & markets leader chez PwC Luxembourg, «un travail sur les valeurs qui prendra au moins une génération».

Influer sur l’offre

Pour eux, c’est en amont que doit se faire la différence, au niveau de l’offre.

L’urgence, «c’est de faire en sorte que les produits que nous consommons soient eux-mêmes de plus en plus durables, c’est-à-dire qu’ils soient fabriqués de façon à se qu’ils consomment le moins d’énergie et de matières premières possible».

Pour Serge Allegrezza, il y a deux manières de traiter le sujet d’un point de vue macroéconomique. Soit embrasser la décroissance – «et je ne pense pas que ce soit la bonne option parce que nous voulons croître dans beaucoup de domaines» –, soit s’orienter vers le découplage. C’est-à-dire faire en sorte que la croissance devienne durable grâce à la réduction du volume de ressources nécessaires.

Et pour y arriver, la technologie, l’innovation et l’investissement seront les outils-clés. Tout comme la fiscalité. Fiscalité qui peut-être punitive ou incitative. Pour tous les participants, il faudra combiner ces deux éléments pour arriver à aller dans le bon sens. La carotte et le bâton, en quelque sorte. Comme l’a fait le gouvernement luxembourgeois qui, dans son dernier budget, manie le bâton en introduisant une taxe carbone et la carotte en exemptant de la taxe d’abonnement les fonds d’investissement qui investissaient conformément aux souhaits de la nouvelle taxonomie européenne. Des exemptions que certains ont imaginé – espéré – pouvoir être étendues à l’imposition des sociétés selon leurs mérites.

Une piste dont on entendra encore parler dans les mois qui viennent.

Les entreprises en première ligne

Au final, ce sont les entreprises qui se retrouvent en première ligne. «Des entreprises qui ont pris conscience que quelque chose se passe dans l’écosystème qu’elles ne peuvent plus ignorer», selon , sustainability partner chez PwC Luxembourg. Des entreprises qui semblent pleines de bonne volonté, mais dont les problématiques diffèrent en fonction des secteurs où elles opèrent. «La transition énergétique n’est pas aussi simple que cela dans tous les secteurs, il faut différencier», estime François Mousel.

Comme le résume , le CEO de PwC Luxembourg, «ce n’est pas tout d’avoir une bonne stratégie, un joli reporting; l’important est de pouvoir implémenter cela dans tous les process, les produits et les services. C’est un voyage long et difficile. Il y a beaucoup de travail…»