De nombreuses dissonances surgissent cependant lorsque des sujets tels que la confidentialité, la sécurité ou le partage de données sont abordés. Il est donc de notre responsabilité commune de démontrer quelles sont les opportunités, de lever les barrières, pour la plupart idéologiques ou politiques, et de comprendre et convaincre en toute transparence les individus ou structures potentiellement réfractaires.
Le thème de la santé est à la fois porteur et révélateur de toutes ces attentes, comme souligné lors de notre 9e conférence annuelle du 5 février 2020 dédiée à la «Santé connectée et aux métiers de demain». L’ensemble des innovations technologiques (applications, robotique, intelligence artificielle, etc.) modifie la santé d’aujourd’hui et de demain. Ces innovations ont pour but d’améliorer la santé des individus, d’accroître l’efficacité de notre système de santé, et de contribuer à une meilleure gestion de la qualité et des coûts des soins. De nombreux défis sociétaux, tels que l’accroissement et le vieillissement de la population ou le manque de professionnels de santé, justifient l’adoption rapide de cette «e-santé». Parmi les challenges et les impacts révélés par cette transformation digitale du secteur de la santé, les différents acteurs ont souligné l’importance d’accompagner et de former les personnels soignants, car l’un des défis majeurs à solutionner est leur charge de travail croissante. L’e-santé est l’opportunité de repenser l’organisation du travail, tout en renforçant la position centrale du patient.
Au cœur de cette révolution digitale, les données personnelles représentent le nouvel «or noir» que convoitent les acteurs économiques et étatiques. Dans ce contexte, plusieurs initiatives mondiales se mettent en place. Elles doivent être observées afin d’en analyser les bénéfices et les risques. La première est la création de villes dites intelligentes, entièrement connectées, au sein desquelles des «data lakes» alimentent en permanence une intelligence artificielle chargée de veiller au bien-être et à la santé de ses habitants. La seconde est la mise en place d’hôpitaux digitalisés où l’analyse des données collectées a pour but de suivre et d’améliorer l’expérience des patients tout au long du parcours de soins et de permettre un retour d’informations calibrées vers les professionnels de santé. Par exemple, le suivi de la prise en charge d’un patient en fonction de sa pathologie et de la disponibilité du personnel soignant permet à la structure hospitalière d’ajuster les moyens techniques et humains à mettre à disposition.
La digitalisation de la santé ouvre ainsi de nombreuses perspectives. La plus importante est l’avènement programmé de la médecine personnalisée. L’ensemble des innovations en développement va permettre la mise en place d’un concept de soins sur mesure fondé sur les caractéristiques spécifiques du patient. La plupart des maladies, y compris celles dites rares, devraient profiter de ces avancées technologiques et des traitements qui seront identifiés. On note ainsi le développement d’essais cliniques digitalisés et assistés par l’intelligence artificielle qui va non seulement réduire les coûts et les risques mais aussi ouvrir la porte à l’identification rapide de nouveaux médicaments adaptés à un groupe spécifique de patients.
La conclusion tirée à l'issue de notre conférence met en évidence que les moyens nécessaires seront apportés à l’innovation et à la médecine dans un futur proche afin que le Luxembourg fasse partie des pays leaders en matière de médecine digitale.
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