Taneo Oki et Sekkei rengo, «Mushballoon», E xposition universelle d’Osaka, 1970. (Photo: Taneo Oki/Sekkeirengo/Courtesy of Osaka Prefectural Government)

Taneo Oki et Sekkei rengo, «Mushballoon», E xposition universelle d’Osaka, 1970. (Photo: Taneo Oki/Sekkeirengo/Courtesy of Osaka Prefectural Government)

Le Centre Pompidou-Metz présente actuellement «Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020», une exposition qui retrace l’histoire des gonflables développés aussi bien pour les premières exploitations industrielles que pour des expériences artistiques ou architecturales.

Si le plastique est aujourd’hui montré du doigt et banni le plus possible de notre quotidien pour des raisons écologiques, il y a quelques décennies, cette matière était encore synonyme de progrès, d’expériences et de rêves. L’exposition «Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020» au Centre Pompidou-Metz, dont le commissariat est assuré par Frédéric Migayrou, dévoile de nombreuses pièces issues du Centre de création industrielle du Musée national d’art moderne et témoigne des rêves les plus fous portés par cette matière innovante utilisée dans des structures gonflables.

Les architectes ont été nombreux à travailler de telles structures, leur donnant une crédibilité architectonique: Victor Lundy, Walter Bird, Frei Otto, Gernot Minke, Cedric Price ou Arthur Quarmby. En mai 1967, un colloque sur le sujet crée l’événement à Stuttgart et constituera la référence pour des collectifs en quête d’une nouvelle architecture mobile et modulable, comme Archigram, Ant Farm, Eventstructure Research Group, ainsi que pour des artistes du monde entier (tels Graham Stevens ou Panamarenko), des architectes (Jean Aubert, Jean-Paul Jungmann, Antoine Stinco, Hans-Walter Müller, Johanne et Gernot Nalbach ou Günther Domenig et Eilfried Huth). À la Documenta 5 de 1972, à Cassel, des artistes et architectes comme Christo, Hans Hollein, Haus-Rucker-Co, Coop Himmelb(l)au investissent l’espace public avec leurs œuvres. Le gonflable s’invite aussi dans le mobilier et le design. On a tous en tête ces fauteuils en plastique orange transparent ou l’imagerie pop qui s’est très volontiers approprié ces nouveaux meubles.

Les gonflables servent aussi à transmettre des idées critiques et politiques, l’effet temporaire du gonflable offrant de nouvelles possibilités d’être ensemble (Instant City, à Ibiza) ou de nouvelles manières de bâtir, avec des éléments modulables et transformables.

Mais la crise pétrolière de la fin des années 1970 sonne le glas du tout-plastique. Toutefois, depuis une dizaine d’années, avec l’apparition de matières plus écologiques, le gonflable refait surface et trouve de nouvelles expressions sous l’impulsion de Herzog & de Meuron, ou de Snøhetta, par exemple. Son histoire n’est pas encore finie…

 Jusqu’au 26 juillet, .