C’est au Limpertsberg, dans l’ancienne menuiserie Zeyen, que Zaltimbanq’ a trouvé son nouveau quartier général. Mis à disposition par la Ville de Luxembourg, ces anciens ateliers constitués de deux constructions ont dû faire l’objet d’une transformation, notamment pour correspondre aux contraintes de mise en conformité. «Cette ancienne menuiserie témoigne d’une époque où la ville était encore très mixte dans ses fonctions, avec de l’artisanat au milieu des habitations», témoigne Nico Steinmetz. «Aussi, le bâtiment concerné se trouve en cœur d’îlot, dans une cour accessible par une porte cochère.»

Auparavant, les activités de l’école de cirque étaient réparties entre différents lieux à travers la ville. L’association avait besoin d’un lieu qui lui permette de rassembler ses activités. Une demande a donc été faite à la Ville de Luxembourg qui a accepté de mettre à sa disposition ce bâtiment. Mais cet ensemble ancien nécessitait une rénovation et une mise en conformité. Aussi, elle a demandé au bureau Steinmetzdemeyer de réaliser ce projet, dans un budget très serré. Le programme comprend l’aménagement de deux grandes salles d’entraînement, un local de stockage, un local social, un local logistique/administratif, des vestiaires et sanitaires.

«La menuiserie conservée était en bon état général», précise Nico Steinmetz. «La charpente et les murs étaient sains, la substance dure ne nécessitait pas de grands changements, juste un peu de rafraîchissement et de renfort, notamment pour la résistance au feu. Par contre, l’aménagement intérieur était marqué par l’activité artisanale précédente, gardant les traces des besoins successifs et donnant un ensemble très ‘bricolé’.»

L’intérieur a donc fait l’objet d’un réaménagement, tout en conservant le charme d’un ancien lieu artisanal et en ne gommant pas complètement le patchwork historique. Les planchers en bois à grande portée ont été conservés, mais les rondins ont été renforcés. Afin de répondre au besoin de hauteur nécessaire à l’entraînement des activités comme le trapèze ou les cordes de tissu, une partie du plancher a été supprimée pour créer une double hauteur.

Par ailleurs, il existait une extension en béton qui n’a pu être conservée pour différentes raisons (les armatures oxydées avaient déjà fait éclater le béton à plusieurs endroits, peu de hauteur sous plafond ne correspondant pas à la nouvelle activité, mauvaise résistance au feu). Elle a donc été démolie et remplacée par une construction en bois de même volumétrie construite avec des éléments préfabriqués.

«L’ensemble de cette intervention s’est fait dans un souci d’économie de moyens. Il ne s’agissait pas de réaliser une installation luxueuse, mais qui répond simplement aux besoins et exigences d’utilisation du lieu, tout en conservant la qualité architecturale», explique Nico Steinmetz. «C’est pour cela que nous avons utilisé un certain nombre d’éléments préfabriqués qui permettent de réduire la durée de construction et donc les coûts. Toutefois, nous ne pouvions pas faire passer ces grands éléments par la porte cochère. Nous avons donc dû trouver une autre solution qui a été d’occuper l’ancienne cour d’école voisine pour faire transiter les grandes pièces. Ceci a engendré un surcoût, mais qui a été compensé par l’économie que nous pouvions réaliser en utilisant des éléments préfabriqués.»

Aujourd’hui, l’ancienne menuiserie connaît, depuis la rentrée 2015, de nouveaux occupants et donc une nouvelle vie. L’existant a été optimisé (accessibilité, isolation, sécurité) tout en respectant la substance historique. Au rez-de-chaussée, on trouve deux salles d’entraînement (une grande, une petite) avec une hauteur sous plafond adaptée aux activités de cirque telles que jonglerie, trapèze, trampoline, etc. La grande salle permet par ailleurs d’accueillir des représentations.