Yves Mersch, ici aux côtés du ministre des Finances Pierre Gramegna, depuis le directoire de la BCE, imagine une consolidation du secteur bancaire. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Yves Mersch, ici aux côtés du ministre des Finances Pierre Gramegna, depuis le directoire de la BCE, imagine une consolidation du secteur bancaire. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Relayée par une bonne partie des agences et de la presse européenne, la sortie d’Yves Mersch place le Luxembourgeois sous les projecteurs. Le membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), invité du magazine The Economist pour une journée de débats, ce mardi, s’est dit favorable à une consolidation du secteur bancaire en Europe.

Il s’agit, selon le Luxembourgeois, d’un défi incontournable parmi ceux auxquels le secteur doit faire face. «Selon la plupart des indicateurs, il y a trop de banques en Europe par rapport à la taille du marché», a notamment lancé l’ancien président de la Banque centrale du Luxembourg (BCL).

Un risque pour les PME

Yves Mersch voit dans un mouvement de consolidation une solution séduisante pour les banques. «Une manière pour les banques d’augmenter leurs profits sans cesser leurs investissements passe par des gains en matière d’efficacité», note-t-il. Il observe d’ailleurs qu’un mouvement de ce genre serait plus facile à mettre en œuvre dans l’environnement européen actuel, qui bénéficie notamment de la présence d’un superviseur unique des banques.

Yves Mersch appuie son analyse sur une autre observation: faute de pouvoir jouer la carte de l’efficacité et du profit par la concentration, les banques pourraient céder à la tentaion de réduire les risques et de diminuer encore leur offre de crédit à destination du tissu économique vital, notamment à l’égard des petites et moyennes entreprises, qui concentrent l’essentiel de l’emploi en Europe.

Des règles encore plus claires

«Il faut éviter que les pressions fassent trop reculer les prêts bancaires et que ceux-ci restent à un niveau trop bas. Cela aurait un coût considérable pour l’économie européenne», a souligné le représentant du directoire de la BCE.

Ce dernier se prononce au demeurant pour une clarification des règles appliquées au secteur bancaire. Rendre le futur paysage réglementaire encore plus clair, ce serait une réponse, a souligné Yves Mersch, «aux acteurs du marché qui répètent que des incertitudes réglementaires pèsent sur le financement par les banques».