«Les attachés de presse ne sont pas là pour bloquer l’accès à l’information, mais rendre service», a commenté Xavier Bettel. (Photo: Patrick Galbats)

«Les attachés de presse ne sont pas là pour bloquer l’accès à l’information, mais rendre service», a commenté Xavier Bettel. (Photo: Patrick Galbats)

Les représentants des organes de presse ont assisté à la traditionnelle présentation des vœux du Premier ministre, en ce début d’année que Xavier Bettel espère plus positive que 2016.

Évoquant les attentats de Paris, le Premier ministre et ministre des Communications et des Médias a souligné, dans son allocution effectuée au Musée national d’histoire et d’art, combien l’an dernier avait été marqué par des violences, mais aussi des «fake news» ou la propagation du phénomène «post-fait».

Une année durant laquelle certains hommes politiques, a-t-il dit en évoquant Nigel Farage, ont aussi remis en cause leur propre parole reposant sur des ressorts populistes et des contrevérités.

Se refusant à sombrer dans le négativisme et envisageant aussi l’avenir de manière positive, Xavier Bettel a glissé que les sondages ne l’intéressaient toujours pas – en allusion probable au Politmonitor paru la veille et défavorable à son parti -  et que son action se plaçait sur une approche sur le moyen et long terme.

«Il est important d’avoir une presse forte et indépendante», a ajouté le Premier ministre qui a demandé que soit organisé à la Chambre un débat sur la qualité et le rôle d’une presse qui a fortement évolué ces dernières années, avec la montée en puissance du canal digital et le besoin de trouver de nouvelles sources de financement.

À défaut d’une refonte en profondeur du régime de promotion de la presse écrite, le gouvernement a choisi en décembre d’introduire un régime transitoire à destination de la presse en ligne par le biais d’un règlement grand-ducal. Le texte sera publié la semaine prochaine, a précisé Xavier Bettel.

Lors de son allocution de bienvenue prononcée en ouverture de séance, le président du Conseil de presse (organe octroyant l’accès au statut de journaliste professionnel) et directeur du Luxemburger Wort, Paul Peckels, avait rappelé le souhait de voir inscrit dans la loi le droit à recevoir l’information publique, autrement dit, une transparence accrue des administrations publiques et des ministères dans la divulgation d’informations.

Un rappel effectué un an après l’introduction de la «Circulaire Bettel». Le document d’une page donne un rôle-clé aux attachés de presse de chaque ministère qui jouent le rôle de tampon entre la demande du journaliste et l’administration concernée par celle-ci. La circulaire indique que pour «permettre aux attachés de presse de préparer convenablement les réponses aux questions qui leur sont adressées, l’agent de l’État est obligé de fournir aux attachés de presse l’ensemble des informations ainsi que les pièces ou documents de service non classifiés requis».

«Les attachés de presse ne sont pas là pour bloquer l’accès à l’information, mais rendre service», a ajouté Xavier Bettel.

Le Premier ministre n’a pas fermé la porte à une discussion nouvelle autour du sujet, discussion qui trouverait toute sa place à la Chambre lors du débat sur la presse qui se déroulera courant du mois de mars.


Quant à une réforme en profondeur du régime d’aide à la presse, le gouvernement entend se donner le temps de la réflexion, prendre à nouveau l’avis des acteurs du secteur et chercher à associer la Chambre à la décision prise.