À partir de 2019, la radio socioculturelle devrait voir sa dotation annuelle augmenter et dépasser les six millions d'euros annuels prévus pour 2018. (Photo: Radio 100,7)

À partir de 2019, la radio socioculturelle devrait voir sa dotation annuelle augmenter et dépasser les six millions d'euros annuels prévus pour 2018. (Photo: Radio 100,7)

La nomination, début septembre pour un mandat d’au moins quatre ans, de Laurent Loschetter à la tête du Conseil d’administration de la radio 100,7 a fait couler beaucoup d’encre. Non pas tant sur la personnalité du fondateur de la société DSL Data service et de la salle de concert den Atelier et par ailleurs membre du Conseil d’administration du Mudam, que sur le choix en lui-même. Des craintes résumées par le Land en août dernier qui parlait de la volonté du Premier ministre par ailleurs ministre des Communications et des Médias de «nommer un ami politique à la tête de la radio de service public».

Interrogé par Franz Fayot (LSAP) sur cet aspect, Xavier Bettel (DP) s’est défendu, dans une réponse parlementaire publiée mercredi, de toute cooptation à visée politique. Comme il l’avait fait dans une interview accordée à Paperjam pour son édition de septembre dans laquelle il indiquait que Laurent Loschetter «n’est même pas de mon parti», le Premier ministre assure que «la personnalité nommée par le gouvernement (…) satisfait entièrement aux critères de représentativité» établis par l’article 3 du règlement grand-ducal du 19 juin 1992. Sans toutefois entrer dans le détail des critères qui l’ont poussé à choisir l’homme d’affaires au détriment de Françoise Poos, en poste depuis 2013 et qui avait fait part à son ministre de tutelle de sa volonté de poursuivre cette mission.

J’aime croire que j’ai été nommé pour mes compétences.

Laurent Loschetter, président du Conseil d’administration de la radio 100,7

Le chef de gouvernement précise seulement que «cette personnalité dispose, eu égard à son parcours, d’une expérience forte en matière de gestion d’entreprise». Une notion clé dans la vision du Premier ministre qui détaille dans sa réponse parlementaire le rôle du Conseil d’administration, tel que défini par le règlement grand-ducal. Ce dernier étant chargé de statuer «sur la politique générale de l’établissement», sur «les orientations générales en matière de programmation et d’organisation des grilles et des plages horaires» ou «l’engagement et le licenciement du directeur; l’engagement et le licenciement des autres membres du personnel, sur proposition du directeur».

Non indiqué dans sa réponse officielle, le texte prévoit également que l’établissement public a notamment pour mission «de promouvoir la vie culturelle, favoriser la création artistique, contribuer à la communication sociale (…), participer à l’information libre et pluraliste et fournir un large accès à l’antenne aux organisations sociales et culturelles du pays». Laurent Loschetter, pour sa part, avait estimé sur les ondes de 100,7 avoir été choisi «pour [s]es compétences» et jugeait «ridicule» les soupçons de conflit d’intérêts entre ses différentes casquettes.

Hausse à venir de la dotation budgétaire

Estimant que «les médias ont un rôle de plus en plus important de nos jours», le Premier ministre annonce que «cela nécessite une adaptation de leurs moyens», en référence à la mise en place d’une réforme de l’aide à la presse. Pour la radio 100,7, cela se traduira à la fois par une prolongation de la convention pluriannuelle qui expire fin 2018, mais aussi par «une augmentation» de sa dotation à l’avenir. Aucune information sur le montant de cette hausse n’a, pour le moment, été précisée.

Selon son dernier rapport annuel, l’établissement public disposait en 2016 d’une dotation de 5,7 millions d’euros. Pour 2018, elle atteindra 6,09 millions d’euros, selon les données livrées par le Premier ministre. Ce qui pourrait permettre à l’établissement public de renforcer ses équipes, composées actuellement d’une trentaine de salariés et d’une quarantaine de collaborateurs externes. D’ici la fin de l’année, la rédaction sera rejointe par deux journalistes expérimentés, Christina Heidt et Maurice Molitor.