Vue de l’auditorium à ciel ouvert et des salles de répétitions du Mozarteum Brasileiro Theatre. (Photo: Valentiny hvp architects)

Vue de l’auditorium à ciel ouvert et des salles de répétitions du Mozarteum Brasileiro Theatre. (Photo: Valentiny hvp architects)

Monsieur Valentiny, pouvez-vous nous présenter le Mozarteum Brasileiro Theatre?

«Nous sommes au Brésil, en pleine nature, dans la belle région de Trancoso. C’est un contexte rural, très verdoyant, avec une nature luxuriante. Mozarteum Brasileiro Theatre est un ensemble architectural dédié à la musique, à son apprentissage et à son écoute. Il accueille tous les ans un festival de musique classique qui soutient la population locale et en particulier les jeunes apprentis musiciens. Des orchestres internationaux viennent donner des concerts pendant le festival et des master classes avec les jeunes sont organisés à cette occasion. La musique locale est également intégrée au programme. La musique devient ainsi un vecteur d’intégration. En dehors de la période du Festival, ce lieu accueille des activités culturelles et socio-éducatives.

Comment avez-vous reçu ce projet?

«C’est le fruit d’une rencontre amicale entre Sabine Lovatelli, présidente de Mozarteum Brasileiro, Reinold Geiger, président du groupe L’Occitane, Carlos Eduardo Bittencourt, entrepreneur de Trancoso, et moi-même. De la volonté de ces quatre personnes est né Musica in Trancoso et le projet architectural pour l’accueillir.

Quel en est le programme?

«Il y a deux auditoriums, un couvert, l’autre à ciel ouvert, de 1.100 places chacun, huit salles de répétitions couvertes, et un foyer avec un bar. Parce que nous sommes dans un contexte rural, j’ai privilégié des formes archaïques; ne sont utilisés que les courbes et le triangle. Les matériaux utilisés sont aussi très restreints puisqu’on trouve principalement du béton qui présente l’avantage de bien résister aux conditions extrêmes imposées par le climat subtropical. Toutefois, il faut bien avoir à l’esprit que les conditions de construction sont très différentes de celles en Europe. Ici, pour avoir des matériaux, il faut tout de suite parcourir 1.000 ou 2.000 km. C’est une autre échelle.

Quel est le budget de cette construction?

«Le budget est de 25 millions de réaux brésiliens, soit à peu près 8-9 millions d’euros. C’est environ un tiers de ce que coûte une salle de concert en Europe, mais cela s’explique par plusieurs facteurs dont les coûts liés aux installations techniques et de finitions qui sont très différents. Pour vous donner un exemple, nous n’installons pas de climatisation puisque nous sommes en ventilation naturelle, les supports acoustiques électroniques sont quasi inexistants, les frais d’électricité très réduits. Le budget total de ce projet correspond en fait grosso modo à un coût de gros œuvre fermé en Europe pour vous donner une comparaison. Et il inclut également un important travail sur les abords, avec par exemple la création d’un lac.

Pensez-vous que ce chantier va pouvoir créer de nouveaux liens entre le Brésil et le Luxembourg?

«Je n’ai plus 20 ans et je ne crois plus en ces choses-là. En Europe, on doit s’imposer tous les jours et ce qui a été fait hier ne compte pas. Je ne crois pas que ce projet va créer de nouvelles relations. Il a de l’importance pour la population ici et c’est cela qui compte.»

Pour plus d’informations, lire aussi sur archiduc.lu Valentiny dans le nouveau monde.

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www.musicaemtrancoso.org.br
www.hvp.lu