L'Ecotöff II a bénéficié d'importantes améliorations pour l'édtiion 2015. (Photo: Sven Becker)

L'Ecotöff II a bénéficié d'importantes améliorations pour l'édtiion 2015. (Photo: Sven Becker)

L’Ecotöff II est au départ. À partir de ce mercredi et jusqu’à dimanche, la voiture conçue par les étudiants et professeurs du Lycée technique des arts et métiers de Luxembourg (LTAM) roulera dans les rues de Rotterdam dans le cadre du Shell Eco-Marathon. Objectif: réaliser le plus grand nombre de kilomètres avec un seul litre d’essence.

Au niveau européen, la compétition fête son 30e anniversaire. Pour l’équipe du LTAM, c’est la septième participation consécutive et la deuxième voiture développée pour l’événement. Durant les quatre jours de compétition, elle affrontera 230 équipes venues de 30 pays. Soit environ 3.000 ingénieurs, mécaniciens et pilotes en herbe, âgés entre 16 et 25 ans, qui sillonneront les «paddocks».

Dans la cour des grands

Au début de la semaine, c’est une équipe luxembourgeoise de 18 personnes qui a pris la route vers les Pays-Bas. Elle regroupe des élèves de la 10e à la 12e mécanique, assistés de quelques professeurs, qui ont développé la voiture tout au long de cette année scolaire pour la rendre plus compétitive. Et deux jeunes pilotes – un garçon et une fille - recrutés parmi les 1.450 élèves du lycée par rapport à leur gabarit.

La compétition est répartie en deux grandes classes – les prototypes et les véhicules urbains – et en sept catégories selon la motorisation (diesel, essence électrique, gaz to liquid…). L’Ecotöff II a fait le choix depuis le début de concourir en prototype essence, celle qui donne les résultats les plus impressionnants. L’an dernier, une équipe française a réalisé un nouveau record de 3.314,9 kilomètres sur le circuit rotterdamois.

Avec un record personnel de 587 km, la voiture du LTAM vise moins haut. «Nous restons loin des premiers classés, admet Sam Elsen, un des professeurs de mécanique chargés du projet. Mais nous n’avons pas non plus les moyens d’une université qui dispose de labos de développement de voitures.» La jeune équipe a, en moyenne, travaillé une soirée par semaine entre octobre et mai. Donc, hors des cours. Ceux-ci ont en revanche servi à usiner certaines pièces du prototype. L’an dernier, la voiture a quand même fini à une belle 21e place sur 60 partants.

Nous n'avons pas les moyens d'une université.

Sam Elsen, professeur de mécanique

Cette année, la voiture a connu d’importantes améliorations: réduction de la friction grâce à des roulements hybrides et un nouveau système de roue libre à l’arrière, ajustement des réglages moteur à l’aide d’un banc d’essais et modification de l’alimentation du moteur – qui reste un moteur de débroussailleuse de 35 cc. Il bénéficie désormais d’un système d’injection électronique. «Grâce à tout cela, nous devrions pouvoir franchir la barre des 600 km», poursuit Sam Elsen.

Pour financer cette aventure qui exige un budget annuel moyen de 20.000 euros, le team du LTAM a à nouveau pu compter sur quelques sponsors: Euro-Composites, RTL, S-Cape et les Voyages Emile Weber. «Le Fonds national pour la recherche nous finance aussi une bonne partie du matériel», note Damien Brauch, un autre professeur impliqué dans le projet.